jeudi 27 mai 2010

Art & Doc

Croisé lors de l'exposition La Force de l'Art 02, Julien Prévieux est jeune artiste contemporain qui se sert notamment de l’organisation des savoirs et l’accumulation des connaissances comme base de réflexion pour la conception de ses installations en y ajoutant une dose d’absurde. Ainsi cette bibliothèque en forme de cercle (qui n'est pas sans rappeler la Tour de Babel) composée uniquement d'ouvrages désuets qui donne à voir un savoir et/ou des postures intellectuelles désormais révolus, prenant ainsi le contrepied de la posture du documentaliste.
Autre exemple de détournement, La Somme de toutes les peurs, cartographie élaborée à partir d’un logiciel de Data Mining. Outil « d’aide à la décision », le Data Mining se propose d'utiliser un ensemble d'algorithmes issus de disciplines scientifiques diverses (statistiques, intelligence artificielle, base de données) pour extraire, à partir d'un important volume de données brutes, de connaissances originales auparavant inconnues en mettant à jour des corrélations entre les données. L’objectif ainsi poursuivi est de mieux comprendre les liens entre des phénomènes en apparence distincts et d'anticiper des tendances encore peu discernables. En l’appliquant au scénario d’un film catastrophe (dont l’œuvre est éponyme), l’artiste aboutit à un « arbre de décision » qui prend la forme d’un immense graphique aux méandres infinis, imbroglio de lignes et de termes qui se croisent en quelques nœuds significatifs. Utilisé ici en contre-emploi, la tentative de clarification produit paradoxalement une grande confusion, sorte d’ultime scénario paranoïaque.

La documentation de soi


Qu’est ce que la documentation de soi ?
Connu en anglais sous le nom de Quantified Self, cette tendance consiste à documenter son existence par l’enregistrement de données précises et concrètes relatives au quotidien.

Certains ont même pris le parti de documenter toute leur vie.
Ben Lipkowitz, via son agenda électronique, prend note de tous les événements de sa journée : repas, dépenses, lires lus, achats, temps passé à nettoyer son appartement…
D’autres ont même développé de complexes systèmes, à l’instar de Mark Carranza qui enregistre la plupart de ses pensées et actions depuis 1984 dans une base de données qui recueille aujourd’hui plus d’un million d’entrée.

A moindre échelle, nous participons tous ou non consciemment à ce phénomène.
Les nombres s’infiltrent dans le domaine de la vie personnelle : mesurer son sommeil, son humeur, sa nourriture, sa localisation, sa productivité…
La Wii Fit, qui permet en autre de mesurer ses activités physiques, a été vendu à plus de 28 millions d’exemplaire.

Les capteurs électroniques sont devenus plus petits, plus accessible et de meilleure qualité, donnant accès à des dispositifs de calcul puissants et nomade, via les smartphones, comme l’application Nike+, podomètre sophistiquée qui s’intègre à l’univers des téléphones et qui a été adoptée par 2,5 millions de coureurs.

Avec l’avènement du web 2.0 et des sites sociaux, ce sont désormais les TIC qui deviennent les vecteurs de cette information, prouvant qu’il n’est pas anormal de partager ces informations.

Nombreux sont le développement à venir, et le marché des téléphones portables et aujourd’hui au cœur des politiques de R&D.

mardi 25 mai 2010

La plate-forme de veille KB Platform s'enrichit de modules collaboratifs

Une nouvelle plate-forme collaboratif est née !
KB Crawl SAS lance une nouvelle plate-forme de veille intégrée, KB Platform qui répond aux besoins de diffusion et de partage de l'information collectée sur le Web.
Conçu en 2009 à la demande des veilleurs pour améliorer la gestion de leur information stratégique provenant du Web, la nouvelle plate-forme intégre de nouveaux modules tels que:
  • gestion avancée des droits d'accès en fonction des profils utilisateurs
  • fonctions de capitalisation : module de sauvegarde, moteur de recherche...
  • fonctions collaboratives : forum, remontées terrain...
  • publication au format RSS
  • statistiques sur la consultation de contenu et de trafic du portail
  • module de sondage
  • passerelles avec les réseaux sociaux : Facebook, Delicious, Twitter...
  • abonnement et création de "Newsletters" automatiques
  • connection aux annuaires LDAP
  • personnalisation de KB Plateform

Elle est exploitable en mode SaaS ou en mode hébérgé chez le client.

La version de KB Platform sera présentée à l'occasion du salon I-Expo le 9 et 10 juin 2010 à la Porte de Versailles à Paris.

Vous êtes dès maintenant invités à y participer !

http://www.sphere-ie.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=2376&Itemid=240

mardi 18 mai 2010

« Le comportement informationnel du chercheur du futur » ou bibliothèques vs Google

Vous voulez savoir les enjeux à relever pour les bibliothèques du futur?
Savoirs CDI - site de référence professionnelle édité par le Centre national de documentation pédagogique (CNDP), établissement public sous tutelle du Ministère de l’Education nationale - met en ligne une traduction française de l'étude : « Google generation : Information behaviour of the researcher of the future ».

•    Le cadre
-    ses objectifs : commande de la British Library et du JISC (Joint Information Systems Committee), cette étude a pour objectif de « collecter et d'évaluer les données disponibles pour déterminer quelles sont les incidences de la transition numérique et de l'immense quantité de ressources créées numériquement » afin d’aider les bibliothèques et les services d'information à anticiper et à réagir le plus efficacement possible. Il s'agit « d'informer et d'encourager le débat sur le futur des bibliothèques dans le contexte Internet » ;
-    sa mise en œuvre : étude longitudinale virtuelle mêlant études d'observation et extrapolations des réponses et des comportements observés, ce rapport établit, pour la première fois, le profil grandeur réelle du comportement de recherche informationnelle de l'étudiant virtuel par tranches d'âges. Elle fait le point sur la littérature portant sur le comportement informationnel des chercheurs universitaires avant, pendant et après l'avènement du numérique (voir le programme « École virtuelle de CIBER »).

•    La génération Google 
-    définitions : expression à la mode, la « génération Google » fait référence à une génération de jeunes nés après 1993, qui grandit dans un monde dominé par Internet, et qui n'a aucun souvenir de la vie avant le web. Phénomène de société, l’étude incite à la vigilance et replace les choses en confrontant affirmations et idées véhiculées dans les médias avec les faits observés ; 
-    transition numérique : dans le paysage de l'information, il y a des changements énormes qui transforment l'enseignement et l'apprentissage, la communication scientifique et le rôle des services traditionnels de recherche en bibliothèque. Beaucoup de ces changements ont été apportés par la technologie, par l'explosion des 'contenus' numériques générés par l'édition électronique, les projets de numérisation massive et internet. Il y a glissement de la bibliothèque espace physique à la bibliothèque environnement numérique virtuel ;
-    nouveaux comportements : l’inflation de l'information a fondamentalement modifié la recherche d'information des étudiants (accès aux ressources scientifiques 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ; fin de la médiation ; et moteurs de recherche extrêmement puissants et influents) ; il s'est passé la même chose pour les professeurs et les professionnels ;
-    et enjeux pour les bibliothèques : dans un monde d'information numérique caractérisé par l'inflation informationnelle, des outils d'accès faciles et simples à utiliser, il n'est pas étonnant que les bibliothécaires soient inquiets. Leur rôle traditionnel d'intermédiaires est menacé par des services comme Google, qui semblent offrir un choix informationnel quasiment illimité et qui contournent la bibliothèque. Cependant cette énorme quantité de contenu éditorial de qualité est souvent accessible via des systèmes beaucoup moins intuitifs que le moteur de recherche omniprésent. Leur défi sera donc de mieux savoir comment les gens se comportent vraiment dans un contexte de bibliothèques numériques pour y répondre.

•    Regards vers le futur
Tournée vers le futur, l’étude interroge et donne des éléments de réponse sur ce que pourrait être l’environnement informationnel en 2017 avec :
-    une culture web globale et unifiée ;
-    la montée inexorable de l'e-book ;
-    l'explosion de nombreux contenus ;
-    des formes émergentes de contenu scientifique et de publication ;
-    des formes virtuelles de publication ;
-    et la révolution du web sémantique.

•    Défis
Enfin l’étude met en évidence les nouveaux défis à relever :
- implications pour les experts de l’information : nécessité d’une intégration plus étroite des contenus de bibliothèques aux moteurs de recherche commerciaux ; besoin de  cibler les services de façon efficace ; et l’urgence d'améliorer la prise de conscience de ce contenu cher et de qualité, et en même temps de standardiser les interfaces et de les rendre plus faciles à utiliser ;
- implications pour les bibliothèques de recherche : comprendre le glissement du physique vers le virtuel et mettre en place des systèmes prenant en compte le véritable comportement de l'étudiant virtuel d'aujourd'hui, le véritable défi étant de réussir à le satisfaire, avec la possible mise à disposition de meilleurs accès à la documentation et un objectif de simplicité ;
- implications pour les politiciens : au plan national, il y a un besoin vital de programmes solides sur la recherche pédagogique et sur l'étude des compétences informationnelles et numériques des jeunes de notre société de l'information. Ces compétences doivent être inculquées lors des apprentissages fondamentaux dans l'enfance et nécessitent des actions concertées entre bibliothèques, écoles et parents ;
- des défis pour nous tous : valoriser le rôle clé de la bibliothèque comme refuge d'information fiable et faisant autorité ; développer une nouvelle vision du 21ème siècle et inverser le déclin de son image et de son influence ; éviter le scénario de dissociation  bibliothèque/utilisateur et /éditeur ; promouvoir la formation à la culture de l'information numérique et inscrire réellement les compétences informationnelles à l'ordre du jour pour faciliter la navigation et permettre de tirer profit de l'environnement scientifique virtuel ; se rapprocher davantage des usages des e-consommateurs ; introduire de solides systèmes adaptés pour contrôler et évaluer bibliothèques et utilisateurs ; glissement de l'orientation-contenu vers une perspective de rencontre utilisateur avec un objectif de résultat.

Ces quelques pistes nous aiderons sans doute à cerner et relever le défi devant l'importance stratégique de ces évolutions dans nos métiers!

Pour en savoir plus :
 •    L'étude en anglais :
Google generation : Information behaviour of the researcher of the future  PDF, 35 p. sur le site JISC (Joint Information Systems Committee) / UCL (University College London) - UK - Janvier 2008
•    L'étude en français :
Traduction d’Isabelle Estève-Bouvet [mars 2010]
Comportement informationnel du chercheur du futur PDF, 36 p. sur le site Savoirs CDI - Mars 2010

Scénario du futur pour une école numérique

Les TIC dans l'éducation, c'est un peu comme l'Arlésienne. On en parle beaucoup, mais on les voit très peu appliquées...
Le consultant Jean Salmona dans la nouvelle revue Paris Tech Review, dont il est le fondateur, propose un scénario prospectif mettant en scène les nouvelles technologies dans l'enseignement secondaire.
A l'origine de sa réflexion, le constat que depuis la République d'Athènes, il ya deux mille ans, l'enseignement n' a pas beaucoup évolué. Les maîtres transmettent et les disciples écoutent. Or, les connaissances ne sont plus aussi centralisées (des millions de base de données existent de par le monde par le monde). Les enfants et les jeunes sont attirés par d'autres vecteurs de communication (Tv, téléphones mobiles, ordinateurs...) et apprennent vite si le contenu est ludique (jeux vidéo). Et ils ont des capacités et des rythmes d'apprentissage différents, et leur capacité d'attention et de concentration est à prendre en compte.
Quels seraient, alors, les principes à construire dans cette école numérique ?
  • Des cours différents sous forme de séquences vidéo (pas plus de 15 minutes), mettant en scène des locuteurs sachant capter l'attention., le matin, (l'apres-midi serait consacré aux sport et activités manuelles).
  • Des jeux vidéos pédagogiques pour de nombreuses matières.
  • Des cyber-classes sous le contrôle d'un tuteur , où chaque élève disposerait d'équipements informatiques nécessaires.
  • Des profs qui développeraient les cours les séquences vidéo, suivraient par petits groupes les élèves et valideraient leurs acquis.
  • Le regroupement des élèves dans des réseaux sociaux, en fonction d'intérêts communs...
Des solutions pour pallier les manquements de ce système (l'oralité, l'écriture manuscrite, la lecture de vrais livres...) sont aussi envisagées dans ce scénario.

Plus d'infos :
http://www.paristechreview.com/2010/04/14/un-systeme-denseignement-secondaire-basezero/






lundi 17 mai 2010

Lancement d'un portail consacré à l'Intelligence Économique

Lancé officiellement le 11 mai 2010, le Portail de l'IE recense les informations stratégiques majeures tout en permettant aux acteurs de l’intelligence économique de commenter l’actualité dans un espace dédié. Cinq rubriques le constituent :
  • les "fondamentaux" donnent les définitions de la discipline, en font l'historique, proposent les portraits des hommes clés, un lexique des termes liés à l'IE et une bibliographie (ouvrages, articles, rapports).
  • "L'organisation de l'IE en Ile de France" recense les formations, instituts et associations, la recherche et les sites Internet.
  • la rubrique "Les métiers de l'IE" détaille dans des fiches pratiques le travail, les missions, les compétences, le niveau et le type d'étude, le salaire et les entreprises types des veilleurs, analystes, KM, lobbyistes, consultants, auditeurs, responsables IE, responsables marketing.
  • "L'IE dans l'entreprise" précise la place de l'IE dans l'entreprise et ses applications selon le service concerné (finance, R&D, marketing, RH, stratégie, communication, juridique, sécurité info).
  • la rubrique "Les outils" liste les 300 entreprises majeures œuvrant dans le domaine de l'intelligence économique.
Le portail propose également des actualités (brèves, agenda, revue de presse) et des témoignages multimédia des acteurs de l'IE.

Né d’une volonté de promouvoir l’intelligence économique auprès d’un large public, le Portail de l'IE s'adresse aux entreprises, organismes publics, professionnels de l’intelligence économique, à la presse, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui désirent en savoir plus dans ce domaine.

Il a été créé à l’initiative de l’Institut International de l’Intelligence Économique et Stratégique -l’Institut de l’IE- en partenariat avec les acteurs majeurs de l’intelligence économique : Le Centre des Monuments Nationaux, l’ACFCI, la FéPIE, la fondation Prométheus, GDF Suez, Ami Software, KB Crawl, Pikko, l’AEGE, la Direction du Développement Économique de la Région Ile de France, l’École de Guerre Économique, le master IECS de l’Icomtec, Toshiba, Spin Partners, Troover, Inter‐Ligere, Bernard Besson, Veille Magazine, les Bars à vin l’Ecluse...

mardi 11 mai 2010

Innovation, développement durable et Intelligence collective


Un débat intitulé "Des campus étudiants aux collectivités locales: mieux collaborer pour durablement changer" a eu lieu le 29 mars dernier au Palais du Luxembourg, organisé par l'association Planet-D, avec le soutien d'Alain Juppé, ancien Premier Ministre et Maire de Bordeaux. C'est dans un contexte axé sur le dévéloppement durable, le sommet de Copenhague et la volonté d'une meilleure gestion dans nos modèles économiques que s'est tenu un colloque sur "l'intelligence collective au service de l'innovation". Des spécialistes reconnus sont intervenus lors du débat: Joël de Rosnay, président exécutif de Biotics International, conseilleur de la Présidente de la Cité des Sciences et de l'Industrie ; Olivier Zara, fondateur d'Axiopole (spécialisé dans les solutions web 2.0 pour les entreprises et le grand public) et auteur de l'ouvrage Management de l'intelligence collective ;Antoine Brugidou, directeur Monde Secteur public, Accenture et Thierry Coudray de l'association Wikimédia.

Innovation et "Intelligence collective" : vers une collaboration productive

L'innovation est ce qui apporte un enrichissement, un nouvel angle d'approche de l'organisation des idées mais dans une logique de durabilité. On cherche à savoir comment de nos jours des idées, des projets peuvent être améliorés par d'autres moyens de penser. Aujourd'hui encore, cette question de l'intelligence collective est primordiale. Elle consiste alors à mobiliser au mieux et à mettre en synergie les compétences des individus, en partant du principe que chacun sait quelque chose, est doué de compétences et de savoir-faire. On parle également d'intelligence connective ("se parler") et collaborative ("se réunir").
Il s'agit de mettre en valeur ces synergies au profit de projets par le biais d'Internet et du Web 2.0. Ce dernier permet plus de collaboration, d'interactivité au regard de la désorganisation des lieux et des pratiques. C'est l'idée que l'innovation n'est possible qu'avec la présence de l'information qui, une fois circulée, est partagée puis évaluée. Cette intelligence collective débouche sur plus de créativité et a un effet cumulatif : on tend vers toujours plus de connaissances.

L'informatique devient un outil au service de "l'intelligence collective"

L'intelligence collective doit mettre en oeuvre des interactions efficaces des intelligences et des savoirs par des groupes d'individus à l'aide des outils informatiques, des réseaux et d'Internet. Elle implique les notions de collaboration, de partage des connaissances et tend vers un meilleur fonctionnement, décloisonnement des entreprises et des organisations. Elle devient une organisation intelligente qui mobilise, s'inscrit dans un écosystème et est déjà développée dans les sociétés d'insectes (abeilles,...). En effet, certains insectes comme les fourmis utilisent leurs phéromones afin de guider la colonie à trouver le chemin le plus court vers leur nourriture. Cette métaphore biologique permet de comprendre que l'on est bien plus "intelligent à plusieurs que seuls" et qu'il convient de développer les connexions, les échanges pour obtenir plus d'intelligence, capitaliser les savoirs, mais aussi un gain d'énergie et de coût.

Wikipédia, une expérience "d' intelligence collective"

Wikipédia est une communauté qui permet des collaborations en ligne, de connecter des individus qui ne se connaissent pas pour partager leurs savoirs. Des méthodes comme le Brain Storming, le Crowdsourcing (échange d'expériences: ceux qui savent peuvent expliquer à ceux qui ne savent pas, les internautes générent leur propre contenu et le partage), les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), les forums, les wiki etc sont utilisés pour faire émerger cette intelligence collective. On tend vers une écosociabilité (somme de l'écologie, de l'économique et du social).

Ainsi, il peut être important de considérer que pour améliorer la mise en oeuvre d'un projet, quel qu'il soit, on peut prendre en compte les notions de responsabilité, d'adaptabilité, d'intelligence collective au service d'une meilleure fiabilité, expertise, reconnaissance, et créativité.

jeudi 6 mai 2010

A qui se fier ? Peut-on s’y fier ? Pourquoi s’y fier ?

La confiance en ligne... de mire

Le 11 mars 2010, l’Association de l’économie numérique (Acsel) et la Caisse des Dépôts présentaient leur premier baromètre sur “la confiance des Français dans le numérique” (.pdf).
Ce sondage représentatif de la population nationale sur les usages et pratiques Internet présente les craintes et leviers sur la confiance en ligne.

Le sondage présente, entre autre, une typologie des français en fonction de leurs pratiques, de leurs attentes et de leurs niveaux de confiance.
23% sont des attentistes,
9% des E-suiveurs,
10% des modérés,
26% des pragmatiques,
32% des confiants.

L’article d’Internet Actu qui présente ce « baromètre » rappelle que les pratiques numériques ne peuvent se développer que s’il y a « confiance ». La confiance permet de diminuer les couts de transaction. Et « La confiance est le produit naturel de la sécurisation technique et juridique des systèmes, des réseaux et des transactions ».

Mais un résultat du sondage est intrigant : la valeur d’usage est plus forte que les risques encourus. Pour les 3 services testés, E-administration, E-banque et E-commerce, l’appétence pour les services prime sur les freins, avec un taux d’usage de 85% pour le E-commerce alors que le taux de confiance est de 51%.
La sécurisation n’est qu’un facteur de la confiance.
Il est donc nécessaire de distinguer les dispositifs et les mécanismes de la confiance.

Comment étudier la confiance ?
En se plaçant du point de vue des utilisateurs ; en dissociant sécurité et confiance ; et en explorant d’autres approches de la confiance (aide à la décision, négociation, …).

La Fing (Fondation internet nouvelle génération) et la Fondation Télécom font donc appel à vos rapports d’étonnement sur cette problématique (pas seulement philosophique) de la confiance.

Si vous avez confiance....
G.Lu





ArtBabble : un portail collaboratif de vidéos réaliséés par des musées

Le prestigieux prix du meilleur projet web, décerné chaque année lors de la conférence Museums and the Web, vient d'être attribué au portail vidéo collaboratif ArtBabble (« babble » signifiant bavarder en anglais).

Lancé en avril 2009 par Indianapolis Museum of Art ainsi que par six musées partenaires, ce portail collaboratif de vidéo compte l'Art Institute de Chicago, le Guggenheim et le MoMA de New York, le Smithsonain American Art Museum de Washington et le musée Van Gogh d'Amsterdam parmi ces nombreux fidèles collaborateurs.


ArtBabble permet au grand public (« anyone ») de visualiser des vidéos de haute qualité réalisées par des musées d’horizons divers.

Les partenaires peuvent compléter leurs vidéos par des annotations rattachées à des moments précis de la bande vidéo. Ces informations complémentaires, comprenant également des renvois vers des notices bibliographiques Wikipedia, des photos Flickr ainsi que d’autres contenus associés, défilent à gauche de l’écran vidéo, laissant au visiteur la possibilité de les activer à son goût pendant que la vidéo se met en mode pause.

De leur côté, les visiteurs sont encouragés à laisser des commentaires (« babble on ! » incite le site) et de suggérer des contenus associés.

Les vidéos sont classées par thème, par série, par artiste et par contributeur, avec un nuage de mots clés identifiant les thèmes les plus représentés. Une transcription intégrale accompagne chaque vidéo et garantie une meilleure indexation par les moteurs de recherche.

Ces fonctionnalités collaboratives et multi-supports donnent aux musées partenaires la possibilité de fédérer, contextualiser et rendre plus visibles leurs contenus audiovisuels. L’internaute, de son côté, a la possibilité de découvrir des vidéos inédites tout en se démarquant du rôle passif qui lui est ordinairement dévolu.

Aujourd’hui, ArtBabble ne compte que deux musées européens parmi ces membres : le musée Van Gogh d’Amsterdam et le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam. Dans l’ère du musée Web 2.0, n’est-il pas temps d’envisager un « BavArt » de ce côté de l’Atlantique ?

mardi 4 mai 2010

Livre homothétique et livre véritablement numérique ? avons-nous vraiment changé nos paradigmes dans nos classification ?

Un article daté du 30 avril dernier et écrit par Michèle Batisti, spécialiste des questions juridiques dans la revue de l'ADBS a retenu notre attention.

Michèle Batisti évoque en effet, une réflexion actuellement menée par le Sénat sur un possible futur en matière de marché du livre numérique  :

- le marché du livre numérique est en plein essor et représente une opportunité économique (nul ne le conteste)
- la filière du livre telle classique est ébranlée et risque de disparaître au profit de grandes entreprises qui ont les moyens de financer les recherches et innovations qui s'imposent dans ce nouveau mode de support (quelques grands monopoles de libraires)
- il y a urgence de numériser notre patrimoine national voire européen au risque de se retrouver avec "un trou entre le 19ème et le 21ème siècle"
- les bibliothèques sont les acteurs principaux dans l'exercice de la numérisation, la conservation du patrimoine et sa diffusion.
- des solutions existent : l'établissement d'un prix unique du livre numérique (protection des ayants droit mais souci dans la définition du taux de TVA)

Mais une question d'importance est évoquée en début de l'article de Madame Batisti. En gros, de quoi parle-t-on ? Question de terminologie précise des sujets que l'on aborde. Par exemple la définition du livre numérique. On parle de "livre numérique" alors que l'on pense "livre homothétique". C'est à dire que l'on transpose inconsciemment une classification ancienne (et non moins vraie) d'un livre fait de papier vers une autre forme de support, celui-ci immatériel et par conséquent non palpable, mais dont la matière existe dans nos rapports avec cet objet comme s'il existait encore dans notre conscience ce "papier" qui devient alors virtuel".

Un contenant (le support) dont l'objectivation est irréductiblement liée à son contenu ce qui est nécessaire dans l'exercice de toute littérature mais qui dématérialisée ne peut aboutir qu'à de grandes confusions surtout lorsqu'il s'agit d'établir des lois, règlements de marchés, décisions juridiques. Un contenant qui pose problème en l'espèce puisque la technologie a présidé au changement de paradigme dans nos classifications.

Lorsque Umberto Ecco condamne avec force la rupture l'apparition du "tout numérique" aux depends du fameux petit livre de papier, émettant ainsi un jugement de valeur qu'il est en droit de défendre au nom d'une certaine qualité de lecture qu'il revendique, ne verse-t-il pas aussi dans la confusion de penser "livre homothétique" pour "livre numérique" ? le support se confondant avec la matière qu'il véhicule ou qu'il a véhiculé autrefois. Nos classifications précèdent nos définitions, elles sont inhérentes à nos pensées, indubitablement liées à notre langage et précèdent nos changements de paradigmes.