dimanche 29 avril 2012

Votre cloud pollue t'il ?

Greenpeace, sentinelle de la protection de l'environnement a publié ce mois-ci un rapport "How clean is your cloud" (Votre cloud est-il net?).

Données d'entreprises, applications, vidéos, photos, musique..., nous utilisons tous ces espaces de stockage virtuel. Or les 'data center' chargés d'alléger nos disques durs fonctionnent avec des milliers d'ordinateurs et sont particulièrement énergivores.
Loin de remettre en cause le nuage virtuel qui permet de stocker nos milliards de données, l'ONG alerte sur la nécessité pour les géants du marché d'investir dans  des centres de données propres, fonctionnant grâce à une électricité verte. En effet, la quantité de données numériques circulant sur le Net devrait être multipliée par cinquante d’ici à 2020.

Le rapport met à jour le classement 2011 des entreprises high tech les plus polluantes sur le marché du cloud computing, "How Dirty is your Data".
Il en ressort que Yahoo et Google ont fait le choix des énergies renouvelables pour accompagner la croissance de leur cloud, alors qu'Amazon, Apple et Microsoft "n’accordent pas suffisamment d’attention à la provenance de l’électricité qu’elles consomment et continuent d’avoir largement recours aux énergies sales pour alimenter leur cloud alors que leurs besoins sont exponentiels."

Bien que le rapport vise tout autant Microsoft, Greenpeace a lancé une campagne pour "pousser Apple à libérer l'Icloud du charbon. La firme de Cupertino a décidé d’utiliser du charbon, une énergie sale et d’un autre âge, pour alimenter les data centers où sont stockées nos photos, nos musiques et nos applications ... Toutes ces raisons qui font de nous des mordus de la marque à la pomme".
L'ONG a également mis en ligne une vidéo parodiant une publicité pour l'Icloud, misant sur une communauté d'utilisateurs plus facile à féderer car sensible à l'esprit d'innovation de la marque et sur la probable volonté d'Apple de ne pas être associé à une énergie du 19ème siècle néfaste pour l'environnement.

La réaction à ce rapport ne s'est d'ailleurs pas faite attendre et Apple a indiqué que son futur centre de données "sera alimenté à 60% par de l'énergie renouvelable produite sur le site. L'installation sera à terme "la plus verte jamais construite".

Sources :

Rapport (version résumée en français, rapport complet en anglais)
Vidéo
Articles

jeudi 12 avril 2012

La dématérialisation des archives une chance pour les chercheurs.

Depuis peu les chantiers de dématérialisation patrimoniale se multiplient. Si la Bnf est depuis longtemps engagée dans la numérisation de ses fonds patrimoniaux en partenariat avec Europeana, le début de l'année 2012 a vu se multiplier les annonces.

Mais au fond, sait on bien de quoi il s'agit?
Si chacun pense savoir ce en quoi consiste la dématérialisation, il, est beaucoup moins aisé d'identifier ce qui se cache sous le vocable obscur de documentation patrimoniale.

Selon le Code du Patrimoine dans son article L1, la notion de patrimoine se définit comme suit :
« Le patrimoine s'entend, au sens du présent code, de l'ensemble des biens, immobiliers ou mobiliers, relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, scientifique ou technique. »
Qui plus est, l’article L111-1 stipule que :
« Les biens appartenant aux collections publiques et aux collections des musées de France, les biens classés en application des dispositions relatives aux monuments historiques et aux archives, ainsi que les autres biens qui présentent un intérêt majeur pour le patrimoine national au point de vue de l'histoire, de l'art ou de l'archéologie sont considérés comme trésors nationaux. »


Bien qu'étant très générales, ces définition nous éclairent néanmoins sur la nature des documents en question. Il s'agit du coeur même des collections des grandes bibliothèques et des centres d'archive; des documents anciens, précieux et fragiles, que leurs natures et leur conditions de conservation tenaient, bien souvent, hors de portée des lecteurs.
L'opération de dématérialisation ne se réduit pas à une simple numérisation des documents. A cette opération technique parfois des plus délicate, s'ajoute une structuration du document numérique par ajout de métadonnées (descriptives, structurelles et administratives) permettant au lecteur de mieux comprendre le document et son contexte de rédaction.

Après le lancement de la numérisation des archives de Météo France, annoncée début avril (cf. Bruno Texier dans Archimag le 9 janvier 2012 ou une brève de Christelle Di Pietro sur le site de l'ENSSIB ce 12 avril) c'est au tour des archives du RMS Titanic d'être mise à disposition du lecteur (cf. brève de Claire Margaron sur le site de l'ENSSIB).

Au delà de leur aspect de conservation patrimoniale, ces opérations de dématérialisation sont une véritable chance pour les chercheurs qui disposeront, à terme, d'une formidable source d'information sans avoir à se déplacer. Les documents numérisés ayant, en effet, pour vocation d'être diffusés largement via des plateformes en ligne telle Gallica. L'ajout d'une structuration par métadonnées à ces documents allège le travail des chercheurs en leur livrant directement l'ensemble des informations qu'ils auraient trouvé traditionnellement dans les notices.

Gageons que la mise en ligne d'informations fiables et structurées facilitera le travail des chercheurs en Sciences Humaines et stimulera des étudiants, que le faible aura de ces matières et la distance aux sources tendait à décourager.

Nos biens communs

Les deux derniers billets du blog Bibliobsession de Silvère Mercier ont été consacrés au sujet des biens communs, en tant que nouveau paradigme dans lequel peuvent s’inscrire les professionnels de l’info-doc. Ces deux contributions s'inspirent de l'ouvrage paru en mai 2011 aux éditions C&F, Libres savoirs : Les biens communs de la connaissance - produire collectivement, partager et diffuser les connaissances au XXIe siècle. Je présenterai ici les grandes lignes de cette publication qui apporte un regard mondial sur les biens communs de la connaissance compris comme moteur de l'économie et de l'organisation sociale.

Une utopie pragmatique

Dans l'introduction à l'ouvrage, Valérie Peugeot, présidente de l'association Vecam (qui a coordonné cette publication) et chercheuse à l'Orange Labs, parle d'une utopie pragmatique que constituent les biens communs de la connaissance.

Si on admet, dit l'auteure, que la connaissance, véhiculée par l'information, est aujourd'hui ce que l'énergie, les matières premières et la force de travail furent aux sociétés agricole et industrielle, les conditions de sa circulation, son appropriation et son partage deviennent essentiels.

Toute cette réflexion sur les biens communs immatériels part du constat que l'économie libérale et sa philosophie se sont appropriées les règles gérant les conditions de propriété et de redistribution des ressources informationnelles et des connaissances. On y observe la prédominance de la logique du marché et le renforcement progressif des droits de propriété.

Pourtant, la connaissance n'est pas comme du pétrole ou de l'acier. L'accaparement du savoir non seulement génère des inégalités, au détriment des populations exclues de cette redistribution, mais de plus, une concentration des biens informationnels et les limites à leur circulation réduisent la créativité et la diversité culturelle. Ainsi, les investissements risquent de se concentrer dans les mains de quelques acteurs capables de dépouiller les populations de leurs savoirs historiques et de priver les communautés de leurs propres ressources.

C'est face à cette logique que d'autres manières de penser la mise à disposition de la connaissance, l'accès au savoir et la rémunération des créateurs ont vu le jour. Des communautés se sont créées - dans des univers très variés - pour expérimenter une autre gouvernance, autour des biens communs. Ces initiatives, au début éparses et plutôt isolées, ont assez récemment (on parle de cinq dernières années) commencé à se décloisonner.

Des communautés locales vers une communauté mondiale

Le livre Libres savoirs rassemble des auteurs relevant de ces différents communautés : la diversité des sujets traités est marquante, à commencer par la santé, les semences, la biopiraterie, jusqu'aux ressources éducatives partagées, logiciels, publications scientifiques et le design ouvert. La publication témoigne d'une prise de conscience importante par les acteurs d'un sens commun de leurs actions.

Si ce regard mondial, représenté ici par une trentaine d'auteurs, a été possible, c'était grâce à une série de facteurs déclencheurs, distinguée par Valérie Peugeot, dont :
- la constitution des communautés (entre les années 80 et 2000) autour du logiciel libre, les Creative commons, l'open access, les archives ouvertes..., questionnant les modèles économiques existants ;
- la publication en 2007, de l'ouvrage fondateur Understanding knowledge as a commons d'Elinor Ostrom et Chartotte Hess. (Elinor Ostrom, économiste américaine, a d'ailleurs reçu le Prix Nobel d'économie 2009, pour ses travaux sur la gouvernance des communs). En effet, la confrontation entre les ressources naturelles et les connaissances est riche de répercussions - notamment, elle permet de réinscrire les communs de l'immatériel dans une histoire en leur apportant de la légitimité ;
- l'apparition de nouvelles communautés autour du "open hardware", mouvement inspiré par le logiciel libre et appliquant ses règles au monde "matériel".

Cette dimension mondiale ne diminue pas le caractère pragmatique du mouvement : les défenseurs des communs ne cherchent pas à construire une narration globale mais répondent toujours aux besoins très concrets et souvent locaux.

L'ouvrage même ne veut pas proposer une vision unique du monde. Il a plutôt pour ambition, comme disent les auteurs, de contribuer au renouvellement de la pensée transformatrice, et se veut porteur du questionnement et de la dynamique entre une économie traditionnelle qui cherche à appliquer les modèles historiques à l'immatériel, et les mouvements existant autour du partage de la connaissance, qui veulent décloisonner cet espace.

Pour aller plus loin

Valérie Peugeot, invitée de l'émission Place de la toile, France Culture, décembre 2011
Pour un secteur de l’Information-documentation sous le signe des biens communs de la connaissance
Open data et bibliothèques sous le signe des biens communs de la connaissance

mardi 10 avril 2012

Nouveaux noms de domaine génériques de premier niveau, par centaines

Dans le prolongement de votre travail sur la maquette de site Web INTD, vous avez peut-être dans l'idée de publier votre site et de l'enregistrer non pas sous le banal .fr, mais sous un nom de domaine qui reprend votre patronyme ?

Las, à la fin de l'année il sera trop tard pour vous décider... après le 12 avril vous ne pourrez plus solliciter de nouvelle extension auprès de l'ICANN.

De nouveaux gTLD

Depuis 2008, l'autorité de régulation pour tout ce qui touche à l'adressage sur Internet étudie la possibilité de libérer les noms de domaine génériques de premier niveau, les generic Top Level Domains. Toute personne pourrait déposer un nom de domaine tel que .dupont ou .cuisine.
Au-delà des 22 gTLD actuels (.fr, .com, etc), l'objectif est de :
  • proposer des noms internationalisés composés de caractères non latins (en arabe, chinois et cyrillique)
Les organisations intéressées par l'achat d'un nouveau gTLD ont jusqu'au 12 avril pour déposer leur demande. La liste des nouvelles extensions et de leurs demandeurs sera publiée le 1er mai à l'occasion du "Reveal Day". Les candidats seront ensuite invités à participer à une course au clic pour obtenir que leur dossier soit traité en priorité. L'évaluation et l'arbitrage pourront prendre un an.

A prix d'or


Combien d'extensions vont être révélées ? Plusieurs centaines ? Plus de 1000 ? Ce qui est sûr, c'est que peu de particuliers auront pu postuler. L'investissement est très élevé : jusqu'à 185 K dollars rien que pour les frais de candidature, puis au moins 100 K dollars annuels au titre des frais de gestion.

Même les sociétés qui ont déjà pignon sur web ne sont pas convaincues de l'intérêt de ces nouvelles extensions. Si elles ne viennent pas en remplacement de l'historique .com, elles risquent de semer la confusion parmi les internautes. Pour leur propriétaire, elles seront synonymes de coûts supplémentaires :

Le jeu financier et marketing peut en valoir la chandelle pour les grandes sociétés qui parient sur notre inclinaison naturelle à acheter dans une boutique .nike plutôt que sur une plateforme store.nike.com. Quelques millionnaires chinois auront aussi eu le flair de déposer un nom particulièrement juteux à la revente.
Résultat des courses début mai.

Diigo : outil de veille collaborative

Pour Wikipédia, le social bookmarking est une façon pour les internautes de stocker, de classer, de chercher et de partager leurs liens favoris.
Le marque-page social a donc révolutionné les habitudes de nombreux internautes utilisant des favoris pour retrouver leurs sites préférés. Parmi les avancées les plus notables, citons pêle-mêle la recherche par mot-clé (taggage), la consultation de ses marques-pages depuis n'importe quel terminal (particulièrement utile dans le cadre d'un travail collaboratif) et le partage automatique des favoris sur la Toile.
On l'aura compris, le social bookmarking est un pur produit du Web 2.0, mettant en vedette le partage et la collaboration entre internautes. Parmi différents outils, Diigo semble tirer son épingle du jeu en proposant de nombreuses fonctionnalités permettant une utilisation en milieu professionnel et notamment dans le cadre d'une veille collaborative.

Ainsi, le blog pour les veilleurs "L'Oeil au Carré" a publié une série d'articles qui vante les mérites de Diigo au sein d'une équipe de travail.
En effet, outre les fonctions inhérentes à ce type d'outil (archivage de liens, de pages, Post-it numérique, surlignage), Diigo ne manque pas de ressources! D'abord, il permet de réaliser un sourcing des plus exhaustifs sans se fatiguer grâce à son "Network" (le réseau des utilisateurs) : il suffit de reprendre les sources citées ou de suivre les diigonautes, comme on a déjà l'habitude de le faire sur Twitter notamment. Dans le même ordre d'idées, Diigo publie les "hot bookmarks" et les tags les plus utilisés, classés par catégorie et/ou par utilisateur, autre façon efficace de détecter puis de suivre les sujets importants dans son domaine de veille.
Mais le meilleur est à venir pour une utilisation dans un cadre professionnel. Premièrement, Diigo permet de créer des groupes. Il est donc possible de constituer des espaces de travail protégés pour discuter sur un thème et échanger des liens au sein d'une équipe de travail. Deuxièmement, les listes permettent de classer les liens par sujets ce qui facilite donc grandement le travail en équipe. Troisièmement, grâce au suivi de flux RSS, l’ensemble d'une équipe peut être informé en temps réel de l’activité du réseau et retrouvera les liens depuis Diigo ou directement par mail. Cette dernière fonctionnalité peut se révéler particulièrement utile pour automatiser une newsletter ou une revue de presse par exemple.

Au total, Diigo est plus que polyvalent. Dans le cadre d'une veille Web, qui demande souvent à la fois une grande rigueur et le recours à des outils fort coûteux en temps et en argent, il présente de nombreux avantages. On peut suivre des sujets ou des personnes ciblés, gérer des flux RSS, partager un plan de classement et, avec un plan de veille bien définit, automatiser une grande partie de la diffusion d'une veille thématique ou d'actualité.

NB : Diigo est en fait l’acronyme de «Digest of Internet Information, Groups and Other stuff» que l’on peut traduire par «le recueil de l’information sur internet, groupes et autres trucs».

La version gratuite de Diigo offre une utilisation très large de l’outil : le nombre de bookmarks est infini, mais les surlignages sont limités à 1000 par an. Pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin, Diigo propose deux moutures payantes (Basic et Premium).

Pour aller plus loin : Des images valant mieux qu'un long discours, voir les vidéos explicatives des différentes fonctionnalités décrites ci-dessus.

Source : http://oeil-au-carre.fr/2012/03/14/diigo-veille-collaborative/
http://oeil-au-carre.fr/2012/02/22/diigo-professionnel-sourcing-veille/
http://oeil-au-carre.fr/2012/02/09/social_bookmarking_diigo/

jeudi 5 avril 2012

Pencil project : un outil open source pour le design des IDH



Vous cherchez un outil simple d'utilisation pour réaliser des diagrammes ou des maquettes d'interfaces ?
Pencil project est l'outil qu'il vous faut. Cet outil s'installe comme un simple plugin dans Firefox et permet de réaliser facilement des diagrammes par glisser-déposer des formes sur votre espace de travail. Les amateurs de Cacoo ou de Gliffy retrouveront le même confort d'utilisation. L'avantage de Pencil est qu'il est complétement gratuit et vous laisse la possibilité de stocker vos documents où bon vous semble et de les utiliser et les diffuser comme vous le voulez.

Pour l'essayer c'est ici : http://pencil.evolus.vn/en-US/Home.aspx





Quand votre patron joue à Big Brother !

Vos dernières photos de soirée sur lesquelles vous semblez un peu ivre, le post quelque peu déplacé posté sur la page d'un ami ou votre adhésion au groupe "Pour la légalisation des drogues douces"...
Vous pensiez que votre page Facebook était une page personnelle et qu'elle n'appartenait qu'à votre vie privée ?
Vous avez sécurisé votre compte ou même utilisé un pseudonyme ?
Même si les mesures de sécurité peuvent paraître rassurantes, personne n'est à l'abri de la consultation volontaire !

Lors des entretiens d'embauche, de plus en plus de patrons américains contraindraient les candidats à se connecter à leur compte Facebook pour inspecter leurs photos, messages privés ou détails biographiques, a révélé l'agence Associated Press.
La pratique a déjà un surnom: le "shoulder surfing" ou l'art de jeter un œil aux informations électroniques confidentielles par dessus l'épaule des futures recrues.
Une chercheuse de Stanford, Aleecia M. McDonald, a expliqué au Time qu’il était est très difficile d’éradiquer cette pratique en raison du chômage important :
"The fact of the matter is, in a tight job market, if you’re looking for a job, you’re going to do anything you can to get that job. If you feel most of the other applicants are going to be providing this information, you’re probably not going to be willing to say no."

Un des responsables de l’association américaine de la protection de la vie privée sur Internet Privacy Rights Clearinghouse, Paul Stephens donne comme même conseil à tous les Américains: avant de passer un entretien, ceux qui recherchent un emploi devraient supprimer les contacts et pages qui pourraient, selon eux, leur porter préjudice.
«Les choses que les employeurs n’ont pas le droit légalement de demander, comme les origines ou la religion, peuvent être découvertes sur Facebook», rappelle Paul Stephens.

Qu’en est-il en France?
L’article L1221-6 du code du travail stipule: «Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi, ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles.
Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles».
Maintenant, réussir à prouver que ces informations n'ont pas de lien direct, c'est un vrai bras de fer.
D'autant plus que si plusieurs personnes postulent à un même poste, la complaisance ou la servilité de celui qui aura accédé à la requête du recruteur-voyeur se verra embaucher pour le gratifier de son honnêteté.

Dans un marché du travail aussi mince, renoncer à sa vie privée devient un argument de poids.
Et on peut très bien imaginer que dans l'autre sens, avoir une vie privée serait un motif de licenciement.

Sources :
http://moneyland.time.com/2012/03/09/can-interviewers-insist-on-shoulder-surfing-your-facebook-page/#ixzz1pxScOjnc
http://moneyland.time.com/2012/03/23/facebook-weighs-in-and-blasts-shoulder-surfing-by-employers/
http://www.examiner.com/job-search-in-cleveland/know-your-rights-shoulder-surfing-and-facebook-password-requests
http://www.economicvoice.com/employers-now-want-your-facebook-password/50028898#axzz1r9Uetkbs

mercredi 4 avril 2012

A qui profite le clic ? Collusion pour Firefox débusque vos espions sur le web.


Rechercher une information sur le net est devenu un acte des plus ordinaires et pour ce faire , notre premier réflexe d'internaute reste encore d'interroger Google. C'est si simple ! quelques mots tapés dans la barre de recherche , un petit clic pour lancer la requête et Google s'exécute pour afficher les pages dans lesquelles se loge certainement l'info que vous êtes venus chercher. Facile donc ...et en prime ..gratuit ! enfin...gratuit? vraiment ? On est en droit de se poser cette question que j'emprunte pour l'occasion à Homer Simpson ( si si ! ) : " Mais ça coûte combien exactement votre truc gratuit ? " Et oui ! Utiliser un service gratuit tel que Google implique en retour des contreparties et ce qu'il en coûte, c'est d'y semer ses données personnelles. Vos recherches sur Google comme vos autres pérégrinations sur la toile laissent des traces. Pour en juger, tentez donc l'expérience en ligne proposée par la CNIL et découvrez comment nous sommes facilement pistés sur internet. Au moindre clic , nos données sont mémorisées et utilisées le plus souvent à des fins commerciales.

Lancée début mars , l'extension Collusion pour Firefox permet de visualiser en temps réel comment et par qui sont utilisées en arrière plan nos données personnelles. A partir d'un site visité, elle trace des lignes vers des points qui correspondent aux sites qui nous suivent à la trace sur le web. Une simple requête sur Google, par exemple, crée un lien vers sa régie publicitaire DoubleClick. Autre exemple : un petit tour sur le Monde.fr et Collusion fait apparaître des fils qui se tendent vers Facebook, Weborama, Xiti ...et autres régies publicitaires ou outils de mesure d'audience avec lesquels travaille le journal . Le graphe s'étend et se complète au fur et à mesure de la navigation formant ainsi une étrange constellation . Au bout de quelques jours, Collusion peut répertorier jusqu'à plusieurs centaines de régies ou serveurs qui ont gardé un petit souvenir de votre passage sur le web.


A l'heure où la problématique de la confidentialité des données est remise au cœur du débat , avec notamment les nouvelles règles de confidentialité de Google qui inquiètent la CNIL , l'extension Collusion permet de prendre réellement conscience des nombreuses traces que nous laissons sur le web , de faire le choix d'y remédier ou pas, mais en tous cas , de surfer en toute connaissance de cause .

Pour installer Collusion :
 http://www.mozilla.org/en-US/collusion/

Sources : 
http://www.liberation.fr/medias/01012395291-internet-sortez-les-mouchards
http://www.liberation.fr/medias/01012395292-utiliser-google-implique-des-contreparties


































Quand la capitalisation des connaissances métier vient au secours du patrimoine documentaire des entreprises !

La documentation technique, véritable patrimoine historique et mémoire collective de l'entreprise, a vu ces trente dernières années sa masse croître inexorablement sans véritable gestion.

L'Entreprise dépassée par le développement effréné des nouvelles technologies de l'information, n'a pas su l'organiser efficacement, rendant les informations éparses, hétérogènes et inexploitables.

Or, aujourd'hui, des problématiques transverses demandent de mobiliser ces connaissances de façon très concrète et opérationnelle.

L'ensemble du système de gestion de l'information de l’Entreprise est alors concerné : ses besoins couvrent une réflexion large allant de la valorisation du patrimoine documentaire à la capitalisation des connaissances de métier.

Caroline Djambian, dans « Valoriser le patrimoine documentaire des entreprises par le prisme des métiers », Les Enjeux de l'information et de la communication 1/2011, nous montre comment les notions communes qui animent une communauté de métier peuvent devenir une articulation entre les usagers et les flux informationnels, leur redonnant ainsi un sens.

Elle nous présente le cas de la Division Ingénierie Nucléaire (DIN) d'EDF dont la GED est arrivée à un stade ultime : de ne plus pouvoir répondre à ses tâches premières de gestion ou recherche d'information, de ne plus pouvoir contrôler ses usagers qui ont appris à contourner le système de façon totalement anarchique en développant une multitude d'outils .

De son étude ressort le fait "que les entreprises ont tendance à sous-estimer la nature du problème en considérant que seule la dimension technique est en cause, alors que l'origine en est plus fondamentalement organisationnelle".

Un travail en amont de contextualisation est essentiel dans des cas comme celui-ci.

La terminologie est la clé permettant de valoriser les connaissances et de mieux gérer le patrimoine documentaire par lequel elles transitent.

A travers l'exemple de la DIN, elle montre à travers une approche résolument empirique et qualitative, comment faire évoluer le système existant vers une base de connaissances centrée sur le « sens métier » de l'organisation.


Mots-clés : patrimoine documentaire, document technique, gestion des connaissances, base de connaissances, ontologie, terminologie, documentation d'entreprise


Caroline Djambian dans « Valoriser le patrimoine documentaire des entreprises par le prisme des métiers », Les Enjeux de l'information et de la communication 1/2011 (Volume 2011), p. 70-81


Pour aller plus loin :

Boccon Gibod, Henri (2006), Application de méthodes et outils de Web sémantique pour la gouvernance d'un système d'information industriel, Clamart : EDF R&D.

Carlier, Alphonse (1994), Stratégie appliquée à l'audit des systèmes d'information, coll. Systèmes d'information, 2° éd., Paris : Hermès.

Polanco, Xavier (1999), « Extraction et modélisation des connaissances : une approche et ses technologies (EMCAT) », in Maniez J. et Mustafa el Hadi W. (dir.), Organisation des connaissances en vue de leur intégration dans les systèmes de représentation et de recherche d'information, Lille : Travaux et recherches.