mercredi 27 novembre 2013

Google for freedom


C'est l'histoire d'un ogre qui prend peur.
Ou plutôt qui le feint. Google, ce bon géant numérique aux contours de nuages pixellisés, aurait, il y a peu, ruminé un exil loin des Etats-Unis.

C'est ce qu'annonçait Numerama, sous la plume de Guillaume Champeau, lundi dernier, 25 novembre.
Et pourquoi donc ce départ éventuel ? Pour fuir l'entreprenante NSA et l'embarassant Patrioct Act. Eric Schmidt, Pdg de Google, aurait confié récemment que sa firme avait envisagé de déménager du sol nord-américain ses immeubles de serveurs afin de protéger des indiscrétions du pouvoir fédéral les données personnelles de ses abonnés. Belle sollicitude, réflexe citoyen ? Pragmatisme industriel avant tout.

Monsieur Schmidt reconnaît qu'en fait le gênent et l'embarrassent les initiatives étatiques pour la confidentialité des données. Ainsi les Pays-Bas qui les premiers ont imposé leur cloud national dès 2011, avant les confidences d'Edward Snowden. L'existence de clouds souverains est désormais acquise, n'en déplaise à Google. En France l'illustrent les deux consortiums Cloudwatt (Orange/Thalès) et Numergy (SFR/Bull). Mais Mr Schmidt de pointer là une menace pour l'indépendance d'Internet et de prédire un avis de tempête généralisée.


Quoi, s'est donc un instant offusqué le géant, je ne serais donc plus le seul à régner ?
Juste un effet de l'affaire Prim. Les titans de l'Internet ne l'ignorent pas : la météo politique est chose très variable mais la démocratie a pour unique baromètre la liberté.
D'ici à la résolution planétaire de ces questions, nul doute que nombre d'ouragans bien réels auront soufflé de par le monde et sur nos vies chiffrées, stockées dans des... nuages électroniques.


Sources :

Champeau Guillaume.Google a songé à déménager des Etats-Unis pour éviter la NSA. In Numerama [en ligne]. 25 novembre 2013 [consulté le 27 novembre 2013]
http://www.numerama.com/magazine/27604-google-a-songe-a-demenager-des-etats-unis-pour-eviter-la-nsa.html

Etat des lieux de l'Internet et prospective :

La dynamique d'Internet. Prospective 2030. Etude réalisée sous la direction de Laurent Gille, Télécom ParisTech et Jacques-François Marchandise, Fondation internet nouvelle génération (FING) pour le Commissariat général à la stratégie et à la prospective.
http://www.fing.org

Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit
http://www.arsindustrialis.org

Réseaux, Politique des algorithmes, Les métriques du Web, 2013/1, n°177
http://www.cairn.info/revue-reseaux.htm



La loi de programmation militaire 2014-2019 fait débat

L'Assemblée Nationale examine actuellement une disposition du projet de loi militaire(LPM) qui suscite de vives inquiétudes chez les opérateurs et  acteurs Internet. Si cette loi est adoptée, elle permettra l'extension du régime d'exception concernant l'accès aux données personnelles.

Cette loi encadre la collecte de deux types de données: les données de connexion et le contenu des correspondances, ce qu'autorise déjà la loi actuelle.
La LPM réduirait la durée d'autorisation de la collecte des correspondances  à dix jours, contre quatre mois actuellement.
Elle élargirait aux ministres chargés de la Sécurité intérieure, de la Défense, de l'Economie et du Budget, la possibilité d'en faire la demande.
Ce projet de loi a pour objectif d' harmoniser les législations existantes (loi de 1991 et loi antiterroriste de 2006).
Par ailleurs, il  introduit également de nouvelles garanties. L'autorisation de collecte des données serait désormais du ressort du premier ministre. Ce dispositif législatif encadrerait le recueil de données issues de la géolocalisation, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Ce texte élargit aussi les entités auprès desquelles elles pourront réclamer des interceptions. Jusqu'à présent seuls les fournisseurs d'accès étaient concernés. Il en sera désormais de même pour les  les hébergeurs de contenus, ce qui a engendré une vive riposte de  l'ASIC (Association des service Internet communautaire) qui représente des acteurs comme Yahoo, Google, Deezer, Dailymotion...
Autre sujet d'inquiétude: la collecte des données en temps réel, qui pourrait conduire à l'installation, par les autorités, de dispositifs d'interception  sur les équipements des entreprises d'Internet, comme les fournisseurs d'accès, les opérateurs de téléphonie ou les sites Web.

De leur côté, le Conseil national du numérique et la CNIL montent au créneau. Le CNNum a rendu un avis négatif sur ces mesures et rappelle la place centrale du juge dans la régulation d'Internet.
Quant à la CNIL, elle déplore ne pas avoir été consultée sur l'accès en temps réel, aux données de connexion par des agents des ministères de l'Intérieur, de la Défense et du Budget, comme le veut la  loi du 6 janvier 1978.

Sources :

Champeau Guillaume.La loi pour la programmation militaire crée une loi martiale numérique. In Numerama [en ligne]. 25 novembre 2013 [consulté le 27 novembre 2013]
http://www.numerama.com/magazine/27600-la-loi-pour-la-programmation-militaire-cree-une-loi-martiale-numerique.html

Untersinger Martin. Surveillance d'Internet : inquiétudes autour de la loi de programmation militaire. In Le Monde [en ligne]. 26 novembre 2013 [consulté le 27 novembre 2013]
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/11/26/surveillance-d-internet-inquietudes-autour-de-la-loi-de-programmation-militaire_3518974_651865.html

Loi de programmation militaire : la CNIL déplore de ne pas avoir été saisie des dispositions relatives à l'accès aux données de connexion.In site de la CNIL [en ligne]. 26 novembre 2013 [consulté le 27 novembre 2013]
http://www.cnil.fr/linstitution/actualite/article/article/loi-de-programmation-militaire-la-cnil-deplore-de-ne-pas-avoir-ete-saisie-des-dispositions-rel/

Cheminat Jacques. Loi de programmation militaire : un espionnage numérique élargi et institutionnalisé. In Le Monde informatique [en ligne]. 26 novembre 2013 [consulté le 27 novembre 2013]
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-loi-de-programmation-militaire-un-espionnage-numerique-elargi-et-institutionnalise-55801.html










lundi 25 novembre 2013

Quand les musées échangent avec le public à l'aide des réseaux sociaux

Les musées, qu'ils soient nationaux ou régionaux, ont décidé d'investir les réseaux sociaux, principalement afin de développer leurs relations avec le public mais aussi de l'élargir.

Cette démarche ne date pas d'hier. A titre d'exemple, une centaine de musées sur les 1 200 labellisés sont présents sur Twitter en 2013, alors qu'ils n'étaient que 20 en 2009. Sont également privilégiés Facebook, Instagram et Youtube comme moyens de communication, parce qu'ils permettent de s'adresser rapidement à un large public. En d'autres termes, pas nécessairement celui qui est un habitué des musées, mais aussi une cible plus jeune.

Parmi les musées les plus suivis, au-delà du Louvre ou du Centre Pompidou, on peut citer le Muséum de Toulouse, un des premiers à avoir rejoint Twitter en 2008.

Une initiative intéressante à signaler concerne la création du hashtag #jour de fermeture qui dévoile les coulisses des musées une fois leurs portes closes. Cela donne l'impression d'être dans la confidence, en même temps que cela humanise les rapports entre les musées et le public.

Un élément enfin à garder à l'esprit quant à l'utilisation de Facebook. Il dispose d'une déclaration des droits et responsabilités, qui proscrit toute "image pornographique ou contenant de la nudité".

Sources :


Site de L'oeil au carré. Quand les réseaux sociaux dépoussièrent les musées. Publication : 13/11/2013 [consulté le 25/11/2013]. <http://oeil-au-carre.fr/2013/11/13/reseaux-sociaux-musees/>

Site du Huffington Post. Comment les musées se dépoussièrent sur les réseaux sociaux. Publication : 31/03/2013 [consulté le 25/11/2013].
<http://www.huffingtonpost.fr/2013/03/30/musee-reseaux-sociaux-twitter-facebook-museogeek_n_2983611.html>

Site de Télérama. Les musées s'emparent des réseaux sociaux. Publication : 15/03/2013 [consulté le 25/11/2013]. <http://www.telerama.fr/scenes/quand-les-musees-s-emparent-des-reseaux-sociaux,94756.php>

Conférence Dreamforce 13: le pionnier du cloud computing à l'assaut du Web 3.0

La conférence Dreamforce 13 s'est tenue à San Francisco du 18 au 21 novembre 2013. 130000 personnes ont assisté à l'évènement marquant de la société SalesForce.com, l'un des dix acteurs incontournables du web.
SalesForce.com, créé en 1999, est un pionnier du cloud computing et un leader de la relation client. La firme, basée à San Francisco, propose à ses clients des solutions informatiques qui ne sont plus facturées qu'à l'usage. Le nouveau produit de Salesforces, Salesforce1, a été présenté lors de Dreamforce. Le géant intègre ainsi le web 3.0 en supportant dorénavant les technologies mobiles (tablettes, téléphones). 

SalesForce1 permet aux entreprises de créer leurs propres applications métiers destinées à améliorer la relation client. Cette solution revêt une importance capitale à l'heure du développement des objets connectés. 

La nouvelle solution de SalesForce se présente comme une plateforme permettant de centraliser les applications et les données, d'être accessible à partir de tous types de terminaux et d'en donner l'accès à des services tiers par le biais d'applications. 
Ainsi, l'administrateur peut traiter toutes les données à partir d'une même interface (gestion des droits, modifications...). L'entreprise a ainsi la possibilité de créer une application destinée à ses clients qui peuvent s'y connecter depuis leur ordinateur, leur tablette ou leur smartphone. La création de cette application se fait via un éditeur simplifié permettant, en outre de développer d'autres types d'objets pour répondre aux besoins de l'entreprise. l'enjeu ici est la gestion des données des clients. 
Ainsi, parle t-on, au delà du web des objets connectés, de l'internet of customers, le web des clients. 

Internet of Customers
Sources: 

CAVAZZA. F, compte-rendu de Dreamforce 2013, première journée, billet de blog, 20 novembre 2013 [consulté le 25 novembre]

CAVAZZA. F, compte-rendu de Dreamforce 2013, deuxième journée, billet de blog, 20 novembre 2013 [consulté le 25 novembre]
http://www.fredcavazza.net/2013/11/20/compte-rendu-de-dreamforce-2013-deuxieme-journee/

LAUER. S, SalesForce met de la mobilité dans la gestion de la relation client, Le Monde, Technologies, article de presse, 20 novembre 2013 [consulté le 25 novembre 2013]
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/11/20/salesforce-se-met-au-mobile_3516771_651865.html

mercredi 20 novembre 2013

Gallica rend accessible ses fonds sonores au grand public


Riche d'une collection de plus de 200 000 disques hérités de la Phonothèque nationale, la BnF rend désormais ce patrimoine disponible auprès d'un large public au travers de sa nouvelle plateforme en ligne accessible depuis fin octobre. Au total, cette opération vise à rendre public pas moins de 700 000 titres regroupant des genres musicaux aussi variés que la musique, la chanson, le jazz, les musiques du monde, ainsi que des enregistrements parlés issus du théâtre.

Pour mener à bien ce projet, la filiale Bnf-Partenariats a fait appel à deux partenaires privés. Le premier est la société bruxelloise Memnon Archiving Services spécialisée dans la numérisation d'archives audiovisuelles. Celle-ci a rassemblé une équipe de 20 personnes chargées de vérifier, nettoyer, et numériser l'ensemble des collections. Selon Memnon, le rythme de numérisation est actuellement de 4000 disques par mois. La durée totale du projet est évaluée à 7 ans, ce qui explique qu'à ce jour seule une partie des collections soit disponible. La second partenaire est Believe Digital qui est en charge de la distribution de ses archives (rassemblées sous le label "BnF collection") auprès de 350 services de musique en ligne parmi lesquelles Amazon, iTunes, Google Play, Spotify, Deezer. De même, la BnF annonce l'ouverture prochaine de chaînes YouTube et Dailymotion consacrées à ces fonds. Les enregistrements sont également accessibles sur les postes de la bibliothèque François-Mitterrand ainsi que sous forme d'extraits sur la plateforme en ligne Gallica.

Ces fonds sonores ne concernent cependant pas que la musique puisqu'au travers de sa plateforme la BnF entend également valoriser une importante collection d'archives sonores. On y trouve ainsi le corpus des Archives de la Parole réalisé sous la direction de Ferdinand Brunot (1911-1914) puis de Jean Poirot (1920-1924) qui rassemble des enregistrements issus du studio de la Sorbonne et des enquêtes de terrain. On peut ainsi y entendre les voix de Maurice Barrès ou de l'écrivain Rudyard Kipling.

Outre ces Archives de la Parole, on y retrouve également les enregistrements de l'Exposition coloniale internationale de Paris de 1931, l'autobiographie sonore de l'écrivain, dessinateur et graveur Fred Deux, ainsi que pas moins de 180 cours donnée par Gilles Deleuze à l'Université Paris 8 entre 1979 et 1987, soit 413 heures d'enregistrement! L'auditeur peut ainsi réécouter intégralement les cours du philosophe sur des thèmes qui lui étaient chers comme Leibniz, Spinoza, Foucault, la peinture, ou encore le cinéma comme image-mouvement.

Ici encore, l'opération est loin d'être terminée. La BnF a annoncé la disponibilité prochaine d'autres fonds dont la numérisation a été rendue possible au moyen de l'opération de parrainage "Offrir une voix" issue du partenariat entre le Département audiovisuel de la BnF et l'Association des Amis de la BnF.


Sources

Fonds sonores de la BnF
http://gallica.bnf.fr/html/enregistrements-sonores/fonds-sonores

BnF Collection Sonore. Du disque aux plateformes de diffusion en ligne : la BnF ouvre largement ses collections sonores au public. Dossier de presse. 6 novembre 2013.
Fichier pdf : http://www.bnf.fr/documents/dp_bnf_collec_sonore.pdf

Memnon Arching Services, Numériser et Diffuser une collection sonore grâce à un partenariat. 15 avril 2013.
Fichier pdf accessible depuis : http://www.memnon.be/EventsPress/MemnonPressArticles/tabid/90/language/fr-FR/Default.aspx

Equipe Gallica, Les fonds sonores dans Gallica. Article de blog. 13 novembre 2013.
http://blog.bnf.fr/gallica/index.php/2013/11/13/les-fonds-sonores-dans-gallica/

Fantozzi, Marie, "Collections sonores de la BNF : bientôt dans les bacs et en ligne", Le Monde.fr, 7 novembre 2013.
http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/11/07/collections-sonores-de-la-bnf-bientot-dans-les-bacs-et-en-ligne_3510320_3246.html

Globfree : un nouveau moteur de recherche basé sur l'analyse sémantique

Globfree, proposé par la jeune société anglaise du même nom, se veut un un outil de recherche d'articles scientifiques novateur. Basé sur l'analyse sémantique, ce moteur compare un texte aux articles contenus dans différentes sources : Pubmed, Springer, Jstor, Pubmed central, Arxiv, Nature, Cambridge University Press... soit un réservoir de près de 250 millions d'articles.

L'Observatoire des Technologies de l'INRA a testé ce nouveaux moteur et rend compte des résultats de cet essai.
L'utilisation de Globfree est gratuite mais nécessite un enregistrement. Ensuite, la recherche se fait non pas avec des mots clés, mais en saisissant un texte. Attention toutefois : le copier-coller ne fonctionne pas avec tous les formats. On peut sélectionner les sources que l'on souhaite interroger. Une recherche complète peut nécessiter jusqu'à 24 heures.

Voici comment se présente l'écran présentant les résultats d'une recherche, triés par source :

recherche en cours



Malgré des résultats de recherche intéressants, plusieurs limites se dessinent dans cette première version : un format de notice assez maigre, aucune possibilité d'affiner la requête une fois les résultats affichés, ou de trier ceux ci, et une pertinence des articles sélectionnés non garantie - elle est basée sur un algorithme non communiqué par la société Globfree.

Ce moteur devrait toutefois permettre aux chercheurs de vérifier si un sujet de travail est -ou non- novateur ou déja traité, et sous quel angle. Enfin, son système d'analyse sémantique en fait un outil de détection contre le plagiat.

Sources :

Sylvie Cocaud, blog de l'Observatoire des Technologies de l'INRA. [En ligne, consulté le 20/11/2013].
http://ist.blogs.inra.fr/technologies/2013/11/15/globfree-un-nouveau-moteur-de-recherche-base-sur-lintelligence-artificielle/

Site de Gobfree, rubrique About. [En ligne, consulté le 20/11/2013].
http://www.globfree.com/AiGlobfree.aspx?ai=9&sai=1&isai=1&disai=1

lundi 18 novembre 2013

Google Books remporte son procès contre la Guilde des Auteurs

La justice américaine a donné raison à Google pour la numérisation d'extraits dans son moteur de recherche

Depuis 2005 une bataille juridique oppose Google books à la Guilde des auteurs.  Cet organisme qui rassemble les auteurs américains dénonce une violation des droits d'auteur et demande l'arrêt de la numérisation à grande échelle par Google.
Pour alimenter son service de bibliothèque numérique Google books propose en effet des extraits dans son moteur de recherche. Le géant américain affirme aider les utilisateurs à trouver les ouvrages recherchés par les internautes grâce au référencement.

Le juge en charge de l’affaire a donné raison à Google sur la base du fair use (usage équitable), une disposition du droit américain qui permet dans certaines situations de se défendre de l’accusation de contrefaçon en cas d’usage d’oeuvres protégées.

Ainsi, selon le juge américain, les extraits de textes sont utilisés comme des pointeurs conduisant les utilisateurs vers une large sélection de livres et le juge conclut que non seulement Google Books n’occasionne pas de pertes économiques pour les titulaires de droits, mais qu’il aide même à augmenter les ventes.

La notion d'usage équitable n'existe pas en France. Le juge français est obligé de condamner s’il constate une contrefaçon, sans pouvoir prendre en compte le fait que l’acte a été commis à des fins commerciales ou non. Le juge américain a pu de son côté se demander dans quelle mesure l’usage fait par Google avait un impact sur le marché potentiel des livres.

Faut il y voir une leçon de démocratie ?

L’affaire Google Books souleve la crainte – légitime – que Google utilise la numérisation des livres pour atteindre une position dominante dans ce secteur et renforce encore la place de son moteur de recherche sur Internet.
La France a consacré beaucoup d’efforts à essayer de "contrer" les agissements de Google ces dernières années en matière de numérisation. Cette volonté a d'ailleurs abouti au vote de la loi sur les livres indisponibles du XXème siècle et sur le dispositif de la base ReLIRE gérée par la bnf.

ReLIRE  donne accès à une liste de 60 000 livres indisponibles du XXe siècle : des livres sous droits d'auteur, publiés en France avant le 1er janvier 2001, et qui ne sont plus commercialisés.Si les titulaires de droits ne s'y sont pas opposés, ces livres sont entrés en gestion collective le 21 septembre 2013 et pourront bientôt être remis en vente sous forme numérique.

Or la loi sur les indisponibles ne vise aucunement à faciliter l’accès à l’information et à développer des usages innovants de recherche. Son but unique est la recommercialisation en bloc de livres épuisés.

Dans certaines circonstances, cette notion d'usage équitable pourrait être utile pour contribuer à la sauvegarde d'archives ou de documents. Pour exemple L'Epra, banque de programmes collaborative, menacée de liquidation d’ici la fin de l’année : sa disparition met en danger un fonds de 12 000 émissions et 10 000 h d'archives. L’Epra est en effet le propriétaire exclusif de ces fonds. Les confier à un tiers impliquerait de devoir renégocier des milliers de contrats avec les auteurs et les radios. Geler les fonds les rendent inexploitables.

Dans de telles circonstances la notion d'usage équitable prendrait alors tout son sens.

Sources :

Maurel Lionel. Verdict dans l'affaire Google Books : une grande leçon de démocratie. In S.I.Lex [en ligne] 15 novembre 2013 [consulté le 18 novembre 2013]
http://scinfolex.com/2013/11/15/verdict-dans-laffaire-google-books-une-grande-lecon-de-

Google peut légalement publier des extraits de livres qu'il souhaite. In Zone Numerique [en ligne] 15 novembre 2013 [consulté le 18 novembre 2013
http://www.zone-numerique.com/google-peut-legalement-publier-des-extraits-de-livres-quil-souhaite.html

Marine Goy. Google Books : la justice donne raison à Google pour la numérisation. In LESNUMERIQUES [en ligne] 18 novembre 2013 [consulté le 18 novembre 2013]
 http://www.lesnumeriques.com/liseuse/google-books-justice-donne-raison-a-google-n31818.html

Bibliothèque nationale de France. Registre des Livres indisponibles en réédition électronique [en ligne] [consulté le 18 novembre 20013]
http://relire.bnf.fr/

Clémence Jost. Liquidationde l'Epra : des milliers d'archives réduites au silence. In Archimag [en ligne] 15 novembre 2013 [consulté le 18 novembre 2013]
 http://www.archimag.com/article/radio-liquidation-epra-archives

Est-il encore possible de faire respecter le droit d'auteur à l'ère d'Internet ?

Deux évènements récents pourraient forcer à repenser la notion de droit d'auteur à l'ère d'Internet.

Le jeudi 14 novembre, la justice américaine a rendu un jugement de nature à alimenter le débat sur la notion de droit d'auteur à l'ère d'Internet.

En 2005, la Guilde des Auteurs et l’Association des éditeurs américains avaient intenté un procès à Google, en raison du mode de fonctionnement de Google Books, qu'ils assimilaient à une violation du droit d'auteur. Le projet initial de Google Books, commencé en 2004, était de rendre disponibles par numérisation des ouvrages pour les diffuser gratuitement sur Internet et pour les rendre disponibles à des bibliothèques ayant conclu un partenariat avec Google. Cette démarche incluait les ouvrages non encore tombés dans le domaine public ; dans ce dernier cas, seuls des extraits aléatoirement choisis étaient diffusés. La Guilde des Auteurs avait alors attaqué Google en considérant que ce procédé constituait une violation du droit d'auteur.

Le juge Dennis Chin, qui a rendu le jugement, a considéré que ce procédé était légal et légitime, et relevait du "Fair Use", terme qui a généralement été traduit en français par l'expression "utilisation équitable". Dans les attendus, il a justifié sa décision en soulignant les "bénéfices" qu'en retirerait "toute la société", en particulier en ce qui concerne la diffusion du savoir et la recherche :

" [Google Books] est devenu un outil de recherche précieux [...]. Il conserve des livres, en particulier qui ne sont plus imprimés et des ouvrages anciens, qui ont été oubliés dans les entrailles des bibliothèques, et leur donne une nouvelle vie. "

Dans le même temps, Cepic, une organisation européenne qui regroupe des photographes et des agences, a déposé le 8 novembre une plainte contre Google dans le cadre d'une procédure "anti-trust". Selon Cepic, Google Images ne respecterait pas le droit d'auteur en reproduisant des images sans autorisation.

Ces informations sont de nature à soulever plusieurs questions :
- Les bénéfices que l'on peut tirer de la diffusion du savoir à très grande échelle grâce à Internet, doivent-il remettre en question la notion de droit d'auteur ?
- Est-il encore possible, sur un plan purement technologique, de faire respecter le droit d'auteur à l'ère d'Internet ?

Liens :

Sur le jugement lui-même :
http://www.actualitte.com/justice/proces-google-books-le-fair-use-respecte-le-copyright-americain-46329.htm

http://www.zone-numerique.com/google-peut-legalement-publier-des-extraits-de-livres-quil-souhaite.html

Une analyse fouillée et engagée des implications de ce jugement (comportant une brève comparaison avec la situation française) :
http://scinfolex.com/2013/11/15/verdict-dans-laffaire-google-books-une-grande-lecon-de-democratie/

Sur la procédure anti-trust concernant Google Images :
http://datanews.levif.be/ict/actualite/des-photographes-intentent-un-proces-antitrust-a-google/article-4000450803413.htm

jeudi 14 novembre 2013

L'Automne numérique et documentaire du Ministère de la Culture

Les initiatives numériques du Ministère de la Culture et de la Communication révèlent une politique documentaire innovante

La Ministre de la Culture a présenté à l’occasion de la manifestation “L’Automne numérique” les projets de son ministère favorisant l’innovation culturelle et la médiation culturelle. Les enjeux importants aux dimensions documentaires ont été soulevés :
  • ouverture des données publiques culturelles (coordonnée par la mission Etalab);
  • enjeux juridiques (partenariat avec le Creative Commons France pour la création de licences libres, partenariat avec Open Knowledge Foundation pour la réalisation d'un démonstrateur de calculateur du domaine public français);
  • enjeux technologiques (partenariat avec l’INRIA pour un cycle de conférences sur le web de données)

L’ouverture de jeux de données culturelles publiques a été mise en valeur par le Hackathon* Dataculture.  Notons que le jury a souligné encore les enjeux documentaires d’une telle manifestation en remettant le prix spécial du jury au projet “Connexe” dont l’objectif est de “créer des liens sémantiques et intelligents entre les données. L’interface propose un espace personnalisé dans lequel il est possible de créer sa propre bibliothèque de données. “[1]




* Hackathon : mot valise composé de “hack” (piratage, amateur) et “marathon” qui désigne un évènement où se regroupent sur une période très courte de quelques jours des développeurs, porteurs de projet, graphistes, spécialistes de l’information en vue de produire de façon collaborative un prototype d’application.

Sources


[1] Aurélie Filippetti a lancé le 5 octobre dernier l’Automne numérique, un événement destiné à favoriser la création et l’éducation artistique à l’heure du numérique. [en ligne]
[2] SUTTON ,Élizabeth. Automne numérique : Le ministère de la Culture crée le Silicon Valois [en ligne]. Paris France : IDBOOX, 8 novembre 2013 [consulté le 14/11/13].<http://www.idboox.com/actu-web/automne-numerique-le-ministere-de-la-culture-cree-le-silicon-valois/>

GED Viz, un nouvel outil de datavisualisation par Bertelsmann publié sous licence libre

Alors que le mot « datavisualisation » est sur toutes les lèvres, que les outils et les exemples se multiplient, rares sont cependant les projets permettant d'entrevoir la pratique de la datavisualisation dans sa globalité.

À cet égard, le projet GED Viz publié par Bertelsmann et lancé officiellement le 2 juillet dernier à Berlin, constitue un cas d'école, exemplaire tant de l'échelle à laquelle la datavisualisation peut intervenir que des technologies actuellement disponibles dans ce domaine. La publication de son code source et du jeu de données initial sous une licence libre permet également de revenir sur la chaîne de traitement des données dans un contexte de datavisualisation.

GED Viz, pour Global Economics Dynamics Datavisualisation est un outil se présentant sous la forme d'une application Web permettant d'afficher et d'analyser les flux et échanges mondiaux. Il s'appuie sur des jeux de données de l'OCDE concernant 46 pays et environ une dizaine d'indicateurs, parmi lesquels le nombre de migrants, le volume des échanges commerciaux, le montant de la dette...

Exemple d’image générée par GED Viz et exportée à partir du site Web de l’application


Graphiquement, GED Viz s'appuie sur un chord diagram (cf. image ci-dessus) permettant de représenter les relations entre individus.

La publication du code source de l'application permet d'en savoir plus sur les technologies employées pour réaliser cet outil. Ainsi, GED Viz s'appuie sur les dernières technologies du Web, notamment :
- HTML 5 pour l'interface,
- SVG pour la réalisation des graphiques,
- Javascript et Ruby on rails pour l'injection des données.

Aperçu du workflow de traitement des données dans GED Viz


Tout en amont de la chaîne documentaire (cf. image ci-dessus par un aperçu général du workflow), les données sont importées au format CSV (Comma Separated Values) pour être ensuite exploitées par des requêtes SQL (Structured Query Langage).

Enfin, au-delà des fonctionnalités de consultation et de visualisation des données, Ged Viz inclut des fonctionnalités de storytelling – via la création de diaporamas – d'export et de partage sur les réseaux sociaux.

Pour aller plus loin


[ENG] Le site de l'application GED Viz : http://viz.ged-project.de/?lang=en

[ENG] La page Github associée au projet (publication du code source de l'application et du jeu de données initial) : https://github.com/bertelsmannstift/GED-VIZ

[ENG] Démonstration vidéo de l'application : https://www.youtube.com/watch?v=FNUT-KwKd58

[ENG] Détails techniques sur la conception et l'implémentation de l'application : http://9elements.com/io/index.php/ged-viz-making-of/

mardi 12 novembre 2013

Lancement du nouveau site du Groupe de la Banque Mondiale : Les données financières en libre accès et disponibles dans 5 nouvelles langues

Le 24 octobre 2013 dernier, M. Bertrand BADRE, directeur général et directeur financier du Groupe de la Banque Mondiale annonçait dans une interview que les données financières du groupe seraient dorénavant en libre accès via son nouveau site web en cinq langues: le chinois, l'espagnol, le français, l'hindi et le russe.

Dans un souci de transparence et d'équité dans son travail, ces informations qui étaient jusqu'à présent disponibles qu'en anglais pourront être consultées et analysées par un public plus large dans différents pays.

Ce nouveau site web permet également d'accéder aux données financières de la BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement), de l'IDA (Association Internationale de Développement) et de l'IFC (International Finance Corporation) sur les prêts, les contrats, les fonds fiduciaires, les investissements et les états financiers.

La banque mondiale compte, à travers les différentes réactions que susciteront cette innovation, ajouter de nouvelles langues à son site.

Mots: Banque Mondiale, données financières, libre accès, langues

Sources:

La Banque mondiale [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

Pour en savoir plus:

World Bank Group Finances (中文) [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013] https://finances.worldbank.org/zh/

World Bank Group Finances (Français) [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

 World Bank Group Finances (हिंदी) [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

 World Bank Group Finances (Русский) [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

World Bank Group Finances (Español) [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

Application pour mobiles World Bank Group Finances: http://publications.worldbank.org/index.php?main_page=page&id=20

  
Ifrc [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

Bird [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013]

Ida [en ligne] [consulté le 12 novembre 2013] 
 



Convergence entre numérique et audiovisuel: vers la fin de la Hadopi?


La convergence entre les domaines de l'Internet et de l'audiovisuel a soulevé en 2013, au niveau institutionnel, la question du maintien de deux entités de contrôle distinctes pour chacun de ces domaines. 

En effet, dans son rapport sur l'adaptation des politiques culturelles au numérique, déposé le 13 mai 2013 au Président de la République, Pierre Lescure prônait un transfert des compétences de la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des Droits sur Internet au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. La Hadopi serait donc amenée à disparaître en tant qu'institution, le CSA assurant le rôle de régulateur de l'offre numérique.

Cette proposition fait polémique.

Elle semble absolument nécessaire pour certains, en premier lieu la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, qui souhaite intégrer cette mesure dans son projet de loi sur la "Création et la culture". Cette loi devrait être proposée au Conseil des Ministres avant Noël. Si ces délais sont respectés, le projet pourrait être soumis à discussions dès le début de l'année 2014.
Cette mesure est fortement soutenue par le Président du CSA, Olivier Schrameck, qui estime que les mondes de l'audiovisuel et du numérique sont très profondément imbriqués et que, par conséquent, il existe « une profonde logique fonctionnelle à ce que la régulation soit globale ».

Françoise Marais, présidente de la Hadopi, quant à elle, défend la spécificité et l'indépendance de l'Institution, celle-ci ayant un rôle de contrôle sur tous les contenus culturels du Web, y compris les photos et jeux vidéos, et pas uniquement sur les œuvres audiovisuelles. Selon elle, les pouvoirs du CSA et de la Hadopi, l'un basé sur un régime d'autorisation, l'autre sur un système de libertés dont les limites relèvent des règles de droit commun, sont compatibles.

Une autre question est soulevée par ce projet de loi, et soulignée par le mouvement des jeunes socialistes, qui a déclaré que « cette disposition reviendrait à créer une institution de contrôle de l’internet aux pouvoirs inquiétants, qui pourrait aller jusqu’à décider du blocage unilatéral de sites et donc nuire à sa neutralité ».


Sources:
 Manon HUC. La fusion CSA/HADOPI: une mesure inévitable? in Iredic [en ligne. ]. 30 octobre 2013 [consulté le 12 novembre 2013]

Olivier ROBILLART. Hadopi/CSA: le gouvernement présentera une loi sur la "Création" début 2014. in Clubic Pro [en ligne]. 18 octobre 2013 [consulté le 12 novembre 2013]

jeudi 7 novembre 2013

Open data : des redevances des données publiques plutôt minces


Le rapport Trojette remis au Premier Ministre apporte un éclairage attendu sur l'évaluation de la pertinence des redevances des données publiques.

Le rapport commandé en mars dernier par le Premier Ministre à M. Mohammed Adnène Trojette, magistrat à la Cour des comptes a été remis mardi 5 novembre.
Il porte des éclairages attendus sur l'évaluation des modèles économiques de chaque redevance existante portant sur l’utilisation des données publiques.
Cette évaluation vient éclairer l'action du gouvernement et son attachement au principe de l'ouverture au plus grand nombre et à la gratuité des données produites par le service public.
Dans ce domaine, il s'agissait aussi d'interroger la pertinence économique et la légitimité du recours des redevances qui sont encore actuellement pratiquées.
Le rapport recense vingt-sept catégories de données encore soumises à redevance.
Surtout,  il pointe la faiblesse des revenus générés autant que leur tendance à se réduire :
35 millions d'euros générés en 2012, soit une baisse de -33% par rapport à 2010.
Plus encore, 90% de ces revenus se concentrent sur dix jeux de données, généralement vendus par des opérateurs dédiés à la production de données. On apprend ainsi que l'Insee et  l'IGN perçoivent chacun près de 10 millions d'euros et le ministère de l'intérieur 4 millions d'euros !
Pour légitimes que soient les raisons invoquées pour justifier la réticence au principe généralisé de gratuité, cette position de fermeture conclut le rapport, est illusoire et surtout préjudiciable tant à la transparence démocratique, qu'à l'activité économique nouvelle que pourrait générer l''exploitation de certains jeux de données.


Mots clés : open data, données publiques, licence, Cour des comptes, évaluation, France

Sources :

1. Mohammed Adnène TROJETTE, Magistrat à la Cour des comptes.  juillet 2013. [en ligne] [consulté le 7 novembre 2013] Rapport au Premier Ministre "Ouverture des données publiques"  Les exceptions au principe de gratuité sont-elles toutes légitimes ? remis le 5 novembre 2013.

2. Pour en savoir plus on se reportera utilement sur le portail du gouvernement et notamment sur le lien vers les données qui ont servi à l'élaboration du rapport.[en ligne] [consulté le 7 novembre 2013]

L'e-réputation ou l'enjeu de l'identité numérique pour les entreprises


L'e-réputation désigne l'image que donne une entreprise d'elle-même ou de sa marque au travers des médias numériques.

L'e-réputation peut être positive et servir à diffuser des discours à un large public via internet et les réseaux sociaux. L'e-réputation sert alors à conforter la relation entre l'entreprise et ses clients, voire à toucher de nouveaux prospects.
Mais dans le cas d'une notoriété numérique peu flatteuse, l'e-reputation peut nuire fortement aux activités commerciales de l'entreprise.

Face à l'ampleur de l'utilisation d'internet et plus particulièrement des réseaux sociaux, les entreprises sont amenées à gérer leur e-réputation grâce à  la mise en place d'outils de veille et à l'élaboration de stratégies lors de la détection d'informations négatives afin de pouvoir les neutraliser rapidement, ou démentir une rumeur non-fondée.
Les outils couramment utilisés sont les moteurs de recherche classiques, les agrégateurs de flux RSS mais il existe également des outils payants comme AMI Software, Digimind ou Salesforce.com, déjà utilisés par les grands groupes comme Auchan, EDF ou encore Pepsi.

Des exemples de mise en place de la e-réputation au sein de quelques grandes entreprises ici.

La gestion de l'e-réputation est aujourd'hui primordiale dans le cadre de la stratégie commerciale des marques et est à l'origine de l'apparition de nouveaux métiers, complémentaires à ceux de community manager, de chargé de communication Web, chef de projet e-CRM ou encore de gestionnaire des médias sociaux.


Aujourd'hui, pendant que des sociétés s'attèlent à "faire" ou à "défaire" la réputation des marques sur internet, d'autres s'interrogent sur le droit à l'oubli numérique et à l'effacement des données.


Mots-clés : e-réputation, réseaux sociaux, identité numérique, veille stratégique


Sources :

G. Bregeras. Pourquoi l'e-reputation est un enjeu stratégique chez Monoprix ?[en ligne]. 26 septembre 2013 [consulté le 7 novembre 2013]. Disponible sur :
http://www.lsa-conso.fr/pourquoi-l-e-reputation-est-un-enjeu-strategique-chez-monoprix,147889

D. Filippone. Les meilleures solutions pour gérer sa e-réputation. [en ligne] [consulté le 7 novembre 2013]. Disponible sur :
http://www.journaldunet.com/solutions/intranet-extranet/solutions-de-e-reputation/

S. Luptert. Comment les entreprises soignent leur e-réputation.[en ligne]. 3 avril 2013 [consulté le 7 novembre 2013]. Disponible sur :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202659203536-comment-les-entreprises-soignent-leur-e-reputation-554858.php

P. Molga. Se mettre à l'écoute de la communauté plutôt que de s'y opposer. [en ligne] [consulté le 7 novembre 2013]. Disponible sur :
http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/dossier/0201695421205/0201702903995-se-mettre-a-l-ecoute-de-la-communaute-plutot-que-s-y-opposer-235936.php

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Le portail des métiers de l'internet. [en ligne]
[consulté le 7 novembre 2013]. Disponible sur :
http://metiers.internet.gouv.fr/mot_cle/e-reputation

lundi 4 novembre 2013

Open Data Index 2013



L'Open Data Index 2013 nous permet de constater que les données publiques sont toujours indisponibles en France.

Le Groupe français de l'Open Knowledge Foundation (OKP) est le premier site à nous proposer une analyse fine sur l'ouverture des données dans le monde.

Les résultats de cette analyse se basent sur une enquête collaborative de 70 pays. Celle-ci repose sur 10 domaines fondamentaux tels que les dépenses publiques, le budget de l'état, les élections, le registre des entreprises...

L'open data est un sujet sensible et très attendu par tous. Le fondateur de l'Open Knowledge Foundation nous parle même  "d'ouverture des données publiques est un vecteur de démocratie et d'innovation".
La France a pourtant signé la Charte Open Data du G8 et s'est engagée avec l'ouverture des données avec data.gouv.fr. Néanmoins ses données publiques fondamentales restent encore indisponibles.

Le jeudi 31 octobre et le vendredi 1er novembre ont eu lieu l'Open Government Partnership à Londres.
Huit pays dont les Etats-Unis, le Brésil, la Norvège et le Royaume Uni sont à l'origine de cette manifestation internationale mais la France refuse de s'y joindre. Le groupe local OKP  était présent à ce rendez-vous et publiera dans les prochains jours un compte-rendu très attendu sur la responsabilité des gouvernements à mettre en place un plan d'action sur 3 ans sur l'ouverture des données.

L’ouverture des données publiques est un vecteur de démocratie et d’innovation - See more at: http://fr.okfn.org/2013/10/28/opendataindex2013/#sthash.hkk51cFY.dpufd'ouverture

Sources :

Open Data Index 2013 : Des données publiques fondamentales toujours indisponibles en France. In OKF France [en ligne]. 28 octobre 2013 [consulté le 4 novembre 2013]
http://fr.okfn.org/2013/10/28/opendataindex2013/
 Les enjeux du sommet de l'Open Government Partnership à Londes. In OKF France [en ligne]. 29 octobre 2013 [consulté le 4 novembre 2013]
http://fr.okfn.org/2013/10/29/les-enjeux-du-sommet-de-lopen-government-partnership-a-londres/

MOOCs et droits d'auteur

Le  Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche a lancé le 29 octobre dernier la plateforme France Université Numérique (FUN). Il s'agit d'une plateforme de cours en ligne. Les cours ne débutent qu'en janvier 2014 mais déjà plus de 12000 personnes sont inscrites pour suivre un des 25 MOOCs prévus.

Qu'est-ce qu'un MOOC ?

MOOC signifie Massive Open Online Course :
Massive : le nombre de participants est illimité
Open : l'inscription est ouverte sans condition, gratuite et peut être réutilisé librement
Online : le cours est suivi en ligne (devoirs et examens également)
Course : c'est un cours avec des objectifs pédagogiques

L'origine des MOOCs

Les MOOCs ont été conçus au départ par des enseignants de grandes universités américaines. Mais ils ont connu une dérive graduelle, à cause de la problématique du droit d'auteur, qui, au fur et à mesure des créations des plateformes MOOCs, a été négligée.
Ce risque existe d'autant plus en France à cause d'un système d'exception pédagogique et de recherche concernant le droit d'auteur.

Le droit d'auteur

Aux Etats-Unis, la règle du "fair use" a été adoptée.

Au Canada, le droit d'auteur a été modernisé en juin 2012 par l'adoption d'une nouvelle loi.

En France, la législation est différente. La question du droit d'auteur se pose en ce qui concerne le contenu d'un MOOC.

L'enseignant ou le chercheur qui crée le contenu reste titulaire des droits sur son cours. Mais pour construire son cours, il peut être amené à utiliser des contenus déjà existants.
La loi française n'autorise pas la diffusion d'un cours dans lequel est utilisé une œuvre soumise aux droits d'auteur. Il faut l'autorisation de l'ayant-droit.

Dans le cas où le contenu d'un cours n'est pas soumis au droit d'auteur, la diffusion est possible via une licence libre, comme les licences Creative Common.

Plusieurs tentatives ont été faites pour moderniser le droit d'auteur (débat parlementaire en mars 2013) mais en vain.

Les concepteurs de MOOCs risquent par conséquent d'être confrontés à ce flou juridique. Il est important que soit mis en place un cadre juridique sécurisé. Une loi sur la création est prévue en 2014 par le Ministère de la Culture, ce sera peut-être une première étape vers une évolution du droit d'auteur.


Sources :

Ouverture de la plateforme France Université Numérique. In Site du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche [en ligne]. 29 octobre 2013 [consulté le 4 novembre 2013]
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid74719/ouverture-de-la-plateforme-france-universite-numerique-mooc.html

France Université Numérique : le numérique au service d'une Université en mouvement. In France Université Numérique [en ligne]. octobre 2013 [consulté le 4 novembre 2013]. Fichier PDF
http://www.france-universite-numerique.fr/IMG/pdf/dossier-de-presse-france-universite-numerique-dpgf_sc1_sc.pdf

Maurel Lionel. Les MOOCs à la française laisseront-ils de côté l'ouverture juridique ? In S.I.Lex [en ligne]. 22 octobre 2013 [consulté le 4 novembre 2013]
http://scinfolex.com/2013/10/22/les-moocs-a-la-francaise-laisseront-ils-de-cote-louverture-juridique/

Maurel Lionel.Déverrouiller l'exception pédagogique et de recherche ? C'est possible ! In S.I.Lex [en ligne]. 3 juillet 2012 [consulté le 4 novembre 2013]
http://scinfolex.com/2012/07/03/deverrouiller-lexception-pedagogique-et-de-recherche-cest-possible/

MOOC et droit d'auteur. In France Université Numérique [en ligne]. [consulté le 4 novembre 2013]. Fichier PDF
http://www.france-universite-numerique.fr/IMG/pdf/mooc_et_droit_d_auteur_vf.pdf