vendredi 31 janvier 2014

Les réseaux sociaux, think tanks du millénaire ?

Le think tank est défini  comme étant une structure  de droit privé en charge  de produire, légitimer ou encore implanter une doctrine particulière au sein d'un marché. Les différents réseaux sociaux sont de plus en plus analogues à ce modèle d'où le questionnement: Les réseaux sociaux , think tanks du millénaire ?

Un paradigme différent:

La multiplication des sources d'informations dans cette ère résolument digitale a profondément modifié voire complexifié les règles inhérentes à  l'approche du marché.
En effet, l'ensemble de la stratégie est bâtie et repensée désormais  autour des réseaux sociaux, ce qui suppose une transformation dans les fonctions de l'entreprise et même l'adoption de fonctions nouvelles à l'instar de : e-marketer, community manager...

De l'inversion des rôles:

Le prospect et/ou consommateur d'antan devient consom-acteur, il ne subit plus le besoin, il le crée pratiquement et en devient même le référent. Il peut faire et défaire les marques (un tweet malencontreux sur un produit, un commentaire cinglant sur facebook et catastrophe !)
En effet, l'e-réputation est aujourd’hui un centre névralgique sur lequel l'entreprise veille en particulier.


Même si l'entreprise a su s’adapter à ces nouveaux outils de communication et a su les intégrer dans sa stratégie, il n'en demeure pas moins qu'il va falloir prendre en compte le pouvoir de plus en plus grandissant du consommateur.


Sources:


-Publicité sur les réseaux sociaux attention à votre image!
http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneur/marketing-communication/221189345/publicite-reseaux-sociaux-attention-a-image

-La guerre des think tanks
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/recherche-innovation/intelligence-economique/221189361/guerre-think-tanks


Consulté le 30/01/2014



jeudi 23 janvier 2014

"Surtout n'oubliez pas les sources"


 Le rappel de cette consigne est devenu nécessaire, même dans un cadre professionnel. En effet, le web nivelle toutes les informations et les nouvelles pratiques culturelles accompagnant son développement, comme le matching, portent un coup aux anciennes conceptions du droit d'auteur.  
Ainsi, un communiqué de presse, pourtant destiné à être diffusé, ne peut être intégralement reproduit sans mentionner les auteurs (ou leur institution) et sans leur autorisation. L'exception pour analyse autorise néanmoins à reprendre des idées pour en faire une "synthèse commentée", mais les citations doivent être courtes.... le droit d'auteur n'interdit pas de reprendre des idées lorsque le résultat ne constitue pas une paraphrase. D'une certaine façon, explique Michèle Battisti, il protégerait les "bons" résumés, tandis que les paraphraseurs courent le risque d'être taxés de contrefaçon ou de plagiat.
 
Étant donné la circulation exponentielle des oeuvres sur la toile, mentionner nos sources commence à ne plus suffire : le chemin parcouru par l'information devient presque aussi important. On parle alors de traçabilité... pour regretter ensuite qu'elle puisse s'appliquer à l'humanité toute entière. Le rêve cher à Paul Otlet d'indexer toutes les connaissances, serait ainsi perverti dans "l'indexation des existences".
La perte des références peut également mener à une autre catastrophe intellectuelle : le reco-pillage infini des vieilles idées, présentées comme des nouveautés. Dans le cycle de plus en plus rapide des flux d'informations, chaque billet apparaît comme une nouveauté bientôt enfouie et sans avenir, ce qui lui permet éventuellement de faire peau neuve en se présentant à nouveau comme une idée originale.  Pour réactualiser une pensée, il ne suffit pas d'un nouveau contexte, mais d'une réappropriation active, puisant dans l'histoire pour se projeter dans l'avenir. De même, l'innovation s'appuie souvent sur des idées anciennes, ce qui explique l'importance stratégique de la gestion des connaissances.

Sources :

31st décembre, 2013

Citer ses sources… Mission impossible ?

- See more at: http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1491#sthash.PcN3EsaA.dpuf
DEVAUCHELLE, Bruno, "Citer ses sources... mission impossible ?", Veille et analyse TICE, 31 décembre 2013,
Citer ses sources… Mission impossible ?Citer ses sources… Mission impossible ?
31st décembre, 2013

Citer ses sources… Mission impossible ?

- See more at: http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1491#sthash.PcN3EsaA.dpuf
http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1491

Respect des sources, respect des anciens ? L’impression de nouveauté. - See more at: http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1496#sthash.NDDleUrf.dpuf
Respect des sources, respect des anciens ? L’impression de nouveauté. - See more at: http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1496#sthash.NDDleUrf.dpuf
DEVAUCHELLE, Bruno, "Respect des sources, respect des anciens ? L'impression de nouveauté"
Veille et analyse TICE, 3 janvier 2014, http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1496

Respect des sources, respect des anciens ? L’impression de nouveauté - See more at: http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1496#sthash.NDDleUrf.dpuf
Respect des sources, respect des anciens ? L’impression de nouveauté - See more at: http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1496#sthash.NDDleUrf.dpuf
LE DEUFF, Olivier, "Retrouvons le sens de l’attention", Le guide des égarés, 18 janvier 2014,
 http://www.guidedesegares.info/2014/01/18/retrouvons-le-sens-de-lattention/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+LeGuideDesEgares+%28Le+Guide+des+Egares%29

BATTISTI, Michèle "Reproduire des communiqués de presse. À quelle condition ?", Paralimomènes, 20 janvier 2014, http://www.paralipomenes.net/archives/10508

lundi 20 janvier 2014

Shodan, le moteur de recherche pour les pirates

Si vous pensez que personne d'autre que vous n'a accès à votre webcam, détrompez vous.

Source: Vice.com

Shodan est un moteur de recherche expert dans la trouvaille d'objets connectés. Il référence un large panel d'objets connectés tels que des webcams, des voitures, des systèmes de chauffage de contrôle d'immeubles de bureaux, des installations de traitement de l'eau, des feux de circulations, mais aussi la température d'un crematorium...C'est pour cela que ce moteur de recherche suscite des angoisses justifiées.

Par exemple, une recherche avec le mot clé "printer" apporte plus de 50.000 résultats, d'imprimantes connectés, dont certaines sont indubitablement accessible et mal sécurisées.

Shodan a été crée en 2009 par John Matherly. Le terme Shodan fait référence au nom d'une intelligence artificielle maléfique qui est le principal ennemi dans les jeux vidéos System Shock 1&2. Un clin d’œil à destination d'un public souvent qualifié de nerds ou hackers.


Cette image décrit une voiture piratée
Sources: Forbes


C'est donc un outil qui peut s'avérer utile pour les chercheurs en sécurité, les universitaires, les forces de l'ordre et bien entendu les pirates informatiques malveillants à la recherche d'appareils connectés vulnérables qui ne devraient pas être visibles sur Internet.

En outre, Shodan contient des informations sur plus de 500 millions d'appareils qui sont connectés à Internet et référence plus de 1,5 milliards d’objets connectés. Les failles de sécurité découvertes avec Shodan sont si nombreuses que n'importe quoi et tout ce qui est relié à Internet peuvent être ciblés.

Shodan permet de trouver des webcams avec une sécurité si basse, que la simple saisie de leur adresse IP dans un navigateur offre l'opportunité d'entrer dans la maison des gens, dans leurs bureaux, dans des salles d’opération d’hôpital…

Ainsi, Shodan existe pour rappeler qu’il faut au moins protéger par un mot de passe tout objets connectés à Internet. Entre de mauvaises mains, il constitue une menace surtout pour les personnes qui n'ont aucune connaissance autour de la sécurité en ligne.   

Souriez, vous êtes peut-être filmé !    

Sources:

GUILLAUD Hubert: "De l'internet des objets au web des objets" [en ligne]. 26 septembre 2013. [consulté le 20 janvier 2014].

SOYEZ Fabien: "Sécurité: de l'Internet des objets à l'Internet des vulnérabilités ?" [en ligne]. 17 janvier 2014. [consulté le 20 janvier 2014]

SELEGNY Grégoire: "Shodan, un moteur de recherche aliment des peurs justifiées" [en ligne]. 17 mai 2013. [consulté le 20 janvier 2014]

CLEMENTS Sam: "Shodan est le moteur de recherche le plus dangereux du monde" [en ligne]. 6 mai 2013. [consulté le 20 janvier 2014]
http://www.vice.com/fr/read/shodan-est-le-moteur-de-recherches-le-plus-dangereux-du-monde




Les réseaux sociaux de lecteurs : quand la prescription de la lecture sur internet se professionnalise


Les réseaux sociaux de lecteurs francophones sur internet ont considérablement évolué ces dernières années sous l'influence croissante du marketing ciblé.

 Ainsi, face aux communautés de lecteurs indépendantes et passionnées telles que Zazieweb, Agora des livres ou Livre Addict, on constate l'émergence de nouveaux acteurs qui opèrent à différents niveaux :

les Pure Players sont des entreprises indépendantes qui jouent un rôle d'intermédiaires entre plusieurs catégories d'acteurs de la filière du livre et qui ont cherché à valoriser commercialement les informations recueillies auprès des lecteurs par l'entremise de la publicité ciblée mais aussi en revendant leurs bases de données aux bibliothèques, librairies en ligne ou encore éditeurs.
Citons parmi les plus connues Babelio ou BdGest/Bedetheque, Booknode.

 Les professionnels du livre, sous l'influence des pays anglo-saxons, et de façon plus ou moins affichée, ont tendance à créer directement des sites visant la promotion de leurs ouvrages par des forums et des échanges entre lecteurs.
Il en est ainsi des éditeurs (Hachette par l'entremise de MyBoox), de collections ciblées (Pocket jeunesse avec A blog ouvert, Rageot avec Livre Attitude), de concepteurs de logiciels (Archimed avec son réseau Libfly) mais aussi de librairies en ligne (Chapitre.com ou Decitre.com pour les livres physiques, Amazon pour son Kindle).

Cet article au travers de ce panorama nous présente des communautés de lecteurs organisées essentiellement par des professionnels de l'édition ou de la vente en ligne mais tend à oublier les blogs personnels et les acteurs du livre physique également présents en ligne et tendant à fédérer des communautés de lecteurs notamment autour de librairies : il en est ainsi de la plupart des grandes librairies indépendantes de province que ce soit par exemple Mollat à Bordeaux ou Ombres blanches à Toulouse.

Source :

-Louis Wiart, "Lecteurs : quels sont vos réseaux", [en ligne], INAGlobal.fr, 13 janvier 2014, [consulté le 20/01/2014]

http://www.inaglobal.fr/edition/article/lecteurs-quels-sont-vos-reseaux

jeudi 16 janvier 2014

Les biliothèques et la crise



Plusieurs bibliothèques universitaires dont la bibliothèque inter-universitaire de santé (BIUS),  doc'Insa à Lyon ou encore Paris Descartes  sont dans l'obligation de renoncer à un certain nombre de leurs abonnement du fait de contraintes budgétaires

Pour exemple, la bibliothèque inter-universitaire de santé a ainsi du se désabonner de  :
  • plus de la moitié des bases de données (12 sur 22, dont Francis et Pascal)
  •  8 000 périodiques électroniques (sur environ 11 500) pour la BIUS
  • 1 000 revues imprimées sur 1 035
 Plusieurs raisons sont avancées dont la diminution des budgets et solde de ceux-ci affecté ailleurs, le modèle économique de l'information économique, l'inflation annuelle du coût de la littérature scientifique, ou encore l'évolution du coût des périodiques comme le montre ce tableau
modèle économique de l’information électronique
modèle économique de l’information électronique
modèle économique de l’information électronique


Tableau 2 : Evolution du coût des périodiques

Les questions qui se posent sont bien celles de la qualité de service, de la participation à la recherche et de la diffusion de celle-ci. La mise en commun des moyens demeure la seule réponse... en attendant mieux !


Sources :

 Farguell, Montserrat, Kleb, Claudine, « Établir un plan rationnel de désabonnement de périodiques », BBF, 2000, n° 5, p. 108-117 [en ligne] http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2000-05-0108-002 Consulté le 16 janvier 2014
 Baudin, Dominique, « Une politique documentaire sans budget ? », BBF, 2013, n° 1, p. 24-24
[en ligne] http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2013-01-0024-004 Consulté le 16 janvier 2014




mercredi 15 janvier 2014

Les MOOC : une révolution ?



L'année 2012 a vu apparaître aux Etats-Unis une nouvelle tendance dite révolutionnaire. En effet, de prestigieuses universités, Harvard, Standford et MIT ont mis en ligne gratuitement une quantité de cours dans de nombreuses disciplines, autant en biologie moléculaire qu'en audiovisuel. Ce phénomène s'appelle MOOC ou Massive Online Open Courses, que l'on pourrait traduire par "enseignement de masse ouvert en ligne". Si l'idée n'est pas nouvelle, c'est son ampleur qui est impressionnante, de par la quantité de cours, d'élèves et d'universités associées.

Des plates-formes spécifiques sont associées à ce système, pour permettre la mise en ligne des cours, et l'accès des étudiants, comme le site Coursera (https://www.coursera.org/). On peut voir sur l'en-tête du site le nombre d'étudiants, en temps réel, qui sont inscrits sur le site.
Aujourd'hui, à 18h35 :
Join 6,087,852 Courserians.
Learn from 568 courses, from our 108 partners.
Les étudiants sur cette plate-forme sont appelés "courserians". A noter que le site délivre aussi des diplômes "Coursera", payants cette fois.
Les créateurs du site, Andrew Ng et Daphné Koller, spécialistes en intelligence artificielle à Stanford, ont pour objectif de "réformer l'éducation au moyen de la technologie". But que partage l'ensemble des MOOC,  démocratiser des cours de très haut niveau, qu'ils soient accessibles à n'importe qui de n'importe quel endroit du monde. Mais cela pose plusieurs questions, sur le rôle de l'enseignant, des petites universités, sur la manière d'enseigner en tant que telle ou les relations élèves/professeurs et élèves/élèves.

Au delà de ces débats, on peut constater aujourd'hui l'efficacité du concept, en 2014, qui a été si valorisé. Tient-il ses promesses ?
La réponse est plus mitigée. Pour exemple, l’université d’Etat de San Jose (San Jose State University – SJSU) aux Etats-Unis, a démarré un MOOC en février pour le suspendre au printemps. Entre 56% et 76% des étudiants avaient arrêté de suivre les cours, alors qu'ils leurs auraient permis de gagner des crédits. Et ce résultat n'est pas minoritaire.

Cela pose une nouvelle question, les MOOC sont censés être accessibles à tous, un outil démocratique, mais cela sous-entend une certaine motivation des individus pour suivre un cours intégralement, alors qu'ils ne bénéficient pas de l'appui du professeur, des autres élèves, ou même de contact humain. En outre, seuls des cours sont dispensés, pas la méthodologie, au sens de savoir apprendre par soi-même. Si l'étudiant n'a pas cette notion d'auto-formation, s'il n'en voit pas l'intérêt, il pourra difficilement suivre ce type d'enseignement.

La question de l'universalité de ce savoir est alors remise en cause. Seul les individus ayant une formation préalable pourront apprécier les avantages des MOOC, et utiliser cet outil, réellement.
Pour autant, il ne faut pas considérer le MOOC comme un échec. L'idée est intéressante et demande à être retravailler, à mieux cibler son public.
On voit d'ailleurs se développer des MOOC qui reposent sur un apprentissage collaboratif, où les étudiants mettent en ligne des cours à l'attention des étudiants, commentent, discutent, corrigent. Il s'agit en général de domaines très pointus, tels que des langages de programmations informatiques.



Sources :

-Dalb, "Le phénomène des MOOCs s’intensifie",[en ligne] Métier et compétences en Info-doc, 9 octobre 2013, [consulté le 15/01/2014]
http://referentieleninfodoc.wordpress.com/2013/10/09/mooc/

-Bertrand Duperrin, "Les MOOCs : finalement ni « massif » ni si « open » ?", [en ligne]
Bloc-Notes de Bertrand Duperrin, 3 octobre 2013, [consulté le 15/01/2014]
http://www.duperrin.com/2013/10/03/les-moocs-finalement-ni-massif-ni-si-open/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+bertrandduperrin+%28Bloc+Note+de+Bertrand+DUPERRIN%29

-"Les MOOCs à l'assaut du mammouth", [en ligne], Le Monde/Idées, 25 mars 2013, [consulté le 15/01/2014]


-Matthieu Cisel, "Chronique des MOOC",[en ligne], STIcef.org, mis en ligne le 16/01/2013, [consulté le 15/01/2014]
http://sticef.univ-lemans.fr/num/vol2012/13r-cisel/sticef_2012_cisel_13r.htm




Avec Nest, Google s'invite à la maison


Le 13 janvier, le géant Google annonçait avoir conclu un accord pour acheter Nest Labs, Inc. pour quelques 3,2 milliards de dollars.

Google poursuit ainsi sa campagne d'investissements, mais il semble cette fois-ci s'éloigner du secteur de la publicité pour entrer dans celui de la domotique et des objets connectés.

En effet, lancé en 2010 par Tony Fadell, le père de plusieurs génération d'Ipod, et Matt Rogers, Nest Labs est considéré comme un acteur important sur le terrain de la maison connectée ou "maison intelligente".
Ses produits phares, un thermostat et Protect son petit frère détecteur de fumée et de monoxyde de carbone ont ceci en commun qu'ils sont connectés et donc ainsi contrôlables à distance.

Après les lunettes "Google Glass" et la voiture sans chauffeur, Google n'en finit pas de nous surprendre par ses escapades en dehors de son cœur de métier.

Si son DG Larry Page annonce clairement son souhait d'apporter les produits de Nest Labs dans "davantage de maisons, davantage de pays" avec "des dispositifs simples, réfléchis qui rendent la vie plus facile à la maison, et qui ont un impact positif sur le monde", il justifie dans un post du 18 septembre dernier la diversification de Google :

"Ne soyez pas surpris si nous investissons dans des projets qui semblent étranges ou spéculatifs par rapport à nos activités existantes. Et rappelez-vous que de nouveaux investissements comme celui-ci sont infimes par rapport à notre cœur de métier."

C'est Affordance par la plume d'Olivier Ertzscheid qui nous apporte des éléments de réflexion et de réponse quant à la stratégie de Google: Google veut "changer notre manière de voir le monde. Littéralement. Il a fait de notre corps une interface comme une autre"

Cette interface, Olivier Ertzscheid la voit s'inscrire dans une triangulation nous associant avec notre smartphone et de nouveaux périphériques que sont déjà ou deviendront dans un futur proche nos équipements ménagers.

En pénétrant dans nos sphères privées, Google en sait plus sur nos comportements, nos usages et en définitive ... nos besoins.

Google s'invite à la maison ...


ERTZSCHEID, Olivier. Domicile terminal. [en ligne]. Affordance.info, mis en ligne le 14 janvier 2014. [consulté le 15 janvier 2014].<http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2014/01/domicile-terminal.html>. ISSN 2260-1856

Gooogle Investor Relations. Google to Acquire Nest. [en ligne]. Mountain View CA: Google inc., mis en ligne le 13 janvier 2014. [consulté le 15 janvier 2014].<http://investor.google.com/releases/2014/0113.html>

PAGE Larry. [en ligne]. In Google+, mis en ligne le 18 septembre. [consulté le 15 janvier 2014].<https://plus.google.com/+LarryPage/posts/Lh8SKC6sED1>

Le portail « Data.gouv.fr » : un nouveau souffle pour les données publiques




Data.gouv.fr a lancé son nouveau portail gouvernemental d’open data le 18 décembre 2013. Une version revisitée du portail qui se veut être plus collaborative et sociale que la précédente version. 

Cette  nouvelle orientation adoptée par le gouvernement en faveur de la démarche d’ouverture des données publiques et plus globalement en faveur de l’open data français a été fortement saluée par de nombreux représentants de l’écosystème de l’open data (entrepreneurs, associations, collectivités locales, citoyens contributeurs…).


En effet, le gouvernement s’étant engagé dans une politique d’ouverture et de partage des données publiques, cette nouvelle version du portail reflète de ce fait «  les trois objectifs de cette politique d’ouverture que sont : la transparence, la stimulation de l’innovation ouverte et la modernisation de l’action publique »



Data.gouv.fr en mode collaboratif

Ce portail d’open data français est désormais orienté collaboratif et partage. Sa particularité étant d’être ouvert aux communautés d’utilisateurs et à la contribution de la société civile. Sous couvert d’un contrôle des publications à posteriori, tout citoyen peut s’inscrire sur le site et contribuer, au travers de publications, ou commentaires/questions directement sur le site, à l’enrichissement des données publiques ouvertes. 

Les internautes peuvent ainsi discuter et poser des questions sur différents sujets avec d’autres producteurs de données publiques (les administrations, les collectivités locales, des associations, entreprises ou contributeurs citoyens …). Un système de certification est cependant mis en place garantissant ainsi la fiabilité des informations publiées et leur publication en priorité. 

Toute cette démarche vise à faciliter la valorisation des données publiques par leur réutilisation.


Une libération des données soumises à redevances 

En plus de rendre publics de nouveaux jeux de données tels que « les comptes de campagne des partis politiques, du CNCCFP ou de l’Institut de Recherche et Documentation en Économie de la Santé» le gouvernement s’est engagé à libérer prochainement les données « d’une dizaine d’administrations aujourd’hui soumises à d’onéreuses redevances : les données juridiques de la DILA (les codes de loi, la jurisprudence et le journal officiel, aujourd’hui vendus à une dizaine d’entreprises pour plusieurs centaines de milliers d’euros), celles de la CADA et les données financières des collectivités territoriales »

En ratifiant toute impossibilité de créer toute autre nouvelle redevance pour les prochaines publications de données publiques, le gouvernement se lance définitivement dans la voie de l’ouverture.

 « Partagez, améliorez et réutilisez la donnée publique » ce slogan figurant sur la page d’accueil du portail annonce clairement  un nouveau tournant de l’open data français. 

 Affaire à suivre ...

A lire : 

- Data-Publica : "Data publica salue la naissance de data.gouv.fr"


-  Portail du Gouvernement : "data.gouv.fr est un outil au service du fonctionnement démocratique et de l'efficacité de l'action publique"

- Acteurs Publics: " le portail de données publiques data.gouv.fr fait peau neuve"

mardi 14 janvier 2014

Prendre le temps (de lire ce billet ?)

A l'heure de l'infobésité, du haut débit, du "real time" et de la multiplicité des sources sur le Web 2.0, le Journal of Documentation pointe une piste pour le moins inattendue : la "slow information".
Le concept de décélération a déjà pris sa place dans plusieurs sphères de la société : "Slow Food", "Slow City" etc. Sa connotation alternative le prédispose à certaines objections.
Dans le domaine de l'information, on y pense encore peu.
Un Manifeste du "Slow Media" est apparu cet été en France, mais il ne semble pas faire le buzz.
Pourtant, lire ou s'informer sont des activités qui pourraient s'accommoder de moins de pression, de plus de temps...

Un article britannique expose l'intérêt potentiel d'appliquer les principes du "slow movement" à l'étude des comportements en information.
Les auteures soulignent qu'ils permettent une meilleure extrapolation de la théorie en prenant en compte un éventail plus large de comportements.
Leur utilisation pourrait également permettre de dépasser certains problèmes de management des informations personnelles, en laissant en particulier apparaître la notion d'équilibre informationnel.

Dans la même revue, un autre article présente l'impact d'un accès illimité à l'information sur tablette. Les auteurs australiens ont observé le comportement de jeunes adultes dans une approche "netnographique" (ethnographie de communautés connectées). 
Ils constatent que l'immersion numérique modifie le comportement vers une recherche plus ciblée des informations qu'en situation de consultation sur le Web.

Récemment en France, une conférence des Assises du journalisme allait dans le même sens : "La slow information s'empare des tablettes". Orienté sur les réponses apportées par les rédactions face aux comportements des lecteurs, l'article de journalismes.info signale qu'une part importante de la consultation d'information sur tablette se fait depuis son canapé, en fin de journée.

Et comme le flux de l'information vous rattrape toujours, l'article britannique prônant les vertus d'un
"lent" management de l'information est en e-Pub, à paraître dans le numéro du... 8 juin 2014 !

A lire :

cdeguy. Slow Information : initiatives medias. du 10/06/2013. La veille d'ERS
http://veillers.wordpress.com/2013/06/10/slow-information-initiatives-medias/

Liz Poirier, Lyn Robinson, (2014) "Informational balance: Slow principles in the theory and practice of information behaviour", Journal of Documentation, Vol. 70 Iss: 4
http://www.emeraldinsight.com/journals.htm?issn=0022-0418&volume=70&issue=4&articleid=17103105&show=abstract

Benjamin Rieth. La slow-information s'empare des tablettes. du 06/11/2013. Journalismes.info
http://www.journalismes.info/La-slow-information-s-empare-des-tablettes_a4720.html

Sally Burford, Sora Park, (2014) "The Impact of mobile tablet devices on human information behaviour", Journal of Documentation, Vol. 70 Iss: 4
http://www.emeraldinsight.com/journals.htm?issn=0022-0418&volume=70&issue=4&articleid=17103096&show=abstract

L'abonnement illimité. De la musique au livre : une offre transposable ?


Sur le modèle des offres vidéos, musicales et télévisuelles, représenté par des entreprises comme Spotify pour la musique et Netflix pour les films, les offres de livres numériques en streaming ou en téléchargement se multiplient actuellement.

En France, Youboox a lancé la version définitive de son site en octobre 2012, avec une offre gratuite de livres numériques avec publicité encadrant les pages et une offre payante premium. En 2012 également la librairie allemande Skoobe a lancé un abonnement mensuel de 9,99 euros permettant à l'utilisateur d'emprunter des livres numériques parmi plusieurs milliers de titres disponibles.

Toujours en 2012 Amazon a lancé aux États-Unis Kindle Free Time Unlimited, ciblant les enfants de moins de 8 ans par l'intermédiaire de leurs parents. Elle permet l'accès illimité sur abonnement à des jeux, des films, séries TV, applications éducatives, mais aussi à des livres. A la différence de l'offre de sa  bibliothèque de prêt de livres pour Kindle  qui comprend plus de 400 000 titres, mais pour l'essentiel  autopubliés et inconnus du grand public, l'offre de Kindle Free Time propose des contenus divers et variés.

D'après une enquête effectuée au Royaume-Uni par Oliver & Ohlbaum, 29 % des Britanniques qui lisent des ebooks seraient intéressés par une offre de livres numériques sur abonnement.

Quel modèle économique? 

Le modèle économique reste cependant encore en partie à trouver. Plusieurs freins existent :
  • Une partie du monde du livre numérique défend avec vigueur les droits de propriété et l'accès restreint aux ouvrages. 
  • Les éditeurs peuvent montrer des réticences à fournir les livres numériques permettant de constituer un catalogue. On trouve une illustration de ce point à travers la décision prise par Numeriklivres de retirer ses ouvrages du catalogue de YouBoox, critiquant à la fois le choix du pdf comme format pour l'application et la faible rémunération offerte aux éditeurs et aux auteurs.
  • Le marché du livre numérique, s'il s'est fortement développé aux Etats-Unis, reste plus  limité ailleurs : relativement important au Royaume-Unis et en Allemagne, il ne représentait en France en 2012 que 3% du chiffre d'affaires du secteur de l'édition.
Ces offres ne sont pas entièrement nouvelles. Depuis  2001, Safari, une coentreprise entre l'éditeur O'Reilly et le groupe Pearson, offre par exemple une formule d'abonnement à un catalogue spécialisé de livres électroniques dans le domaine de l' informatique. Cette librairie numérique comprend plusieurs éditeurs partenaires et des millions d'utilisateurs. Elle est devenue pour O'Reilly sa seconde source de revenus après  ses ventes sur Amazon. Mais la question se pose de savoir si ce type de succès est transposable à une offre plus généraliste.

Sources :
Morel Bastien. Lecture numérique : plus d'un tiers de Baby boomers sur Youboox. Actualitté, 3 juin 2013
Hervé Guillaud. Du livre au web : de l’abonnement illimité… aux web services. La feuille, 12 septembre 2013
Julien Helmlinger. Kindle Free Time Unlimited pose de sérieux problèmes à l'édition. Actualitté, 11 décembre 2012
Antoine Oury. Les enfants, des clients Prime comme les autres pour Amazon. Acualitté, 5 décembre 2012
Ania Vercasson. Netflix, Spotify pour les livres numériques, véritable souhait du public. Actualitté, 6 décembre 2012
Philippe Brochen. Youboox, le livre à l’e-page. Libération, 6 octobre 2013 

mercredi 8 janvier 2014

Refdoc : le retour ?


Condamné en justice le 11 décembre 2013, l'Institut de l'information scientifique et technique (INIST-CNRS) a depuis suspendu totalement son activité de de fourniture de documents : Refdoc

Au premier message signalant la fermeture de Refdoc à la suite de cette décision :

Suite à l'arrêt du 11 décembre de la Cour de cassation, nous vous informons que nous suspendons notre service de fourniture de documents jusqu'à nouvel ordre. Pour toute demande de précision, merci de contacter: contact-utilisateur@inist.fr

a succédé le 26 décembre un nouveau texte informant de la réouverture du service pour janvier 2014. Cette information est précisée par Raymond Bérard, le nouveau directeur de l'INIST et ancien directeur de l'ABES, dont les propos sont rapportés par Antoine Oury dans son article pour ActuaLitté. Ainsi, Refdoc continuera de fournir des documents, dans le respect du droit d'auteur désormais, et proposera également des services à valeur ajoutée pour la communauté des chercheurs, comme la bibliométrie ou encore l'analyse de contenus. Refdoc est contraint d'élargir son offre pour compenser la diminution des sollicitations de documents et par là même du montant de ses ressources, du fait des nouveaux modèles économiques des ressources électroniques et du développement des Archives Ouvertes.

Pour mémoire, sont rappelés ci-dessous les précédents épisodes de cette affaire :

Dénoncé en 2009, Refdoc a déjà été condamné par deux fois, en 2010 et 2011, pour la même raison qui a conduit au jugement du 11 décembre dernier, à savoir la vente illicite d'articles scientifiques. En effet, le Centre Français d'exploitation du droit de Copie (CFC) l'y autorisait sans pour autant avoir négocié les droits d'exploitation des articles auprès des éditeurs de revues scientifiques, et par là même sans l'accord de leurs auteurs. Malgré ces deux condamnations, Refdoc avait pourtant maintenu son activité sans rien y changer, poursuivant ainsi sa pratique illicite devenue dès lors illégale.

Rebondissements

  • Octobre 2012

C'est l'enseignant chercheur Olivier Ertzscheid au travers d'un billet sur son blog Affordance qui publicise l'affaire, lui donnant une nouvelle dimension en dénonçant la revente par l'INIST d'articles par ailleurs disponibles sans barrière tarifaire sur des serveurs d'Archives Ouvertes. Libre accès d'autre part encouragé par une unité du CNRS, le CCSD, via l'archive ouverte HAL. De plus, pour certains de ces articles, les auteurs ajoutent des licences "Creative Commons" afin d'en faciliter la réutilisation en plus de l'accès permis par leur présence dans des Archives Ouvertes. Ce paradoxe fut relayé au-delà de la communauté scientifique avec plusieurs articles dans la presse, également sur Twitter avec le hashtag (mot-clef) #inistgate sur Twitter, et par la pétition lancée par le collectif SavoirCom1.


  • Novembre 2013

Cette dénonciation du paradoxe du CNRS, qui d'un côté encourage l'Open Access et vend de l'autre ces mêmes articles, a eu pour conséquence l'amélioration du référencement des articles dans Refdoc. Il a ainsi été ajouté la mention de disponibilité des versions en libre accès sur les plateformes HAL, Persée et Revues.org un an plus tard, soit en novembre 2013.

Cependant, c'est une nouvelle fois le mépris du droit d'auteur que condamne l'arrêt de la Cour de cassation du 11 décembre dernier et qui est à l'origine de la fermeture du service dans l'attente de sa mise en conformité.

Pour y voir plus clair sur cette condamnation indirecte du CFC, sur laquelle Didier Frochot promet de revenir sur le site des Infostratèges, on pourra lire aussi le billet de Michèle Battisti sur son blog Paralipomènes.

En attendant la réouverture annoncée pour janvier 2014, les usagers, quant à eux, pourront faire appel aux services de PEB des Bibliothèques Universitaires en consultant leur catalogue, le SUDOC.

Gageons alors que cette affaire sera également l'occasion de réviser le cadre juridique de la fourniture de copies papiers et numériques. En effet, comme le rappelle le collectif SavoirCom1  « ni la loi de 1995 sur la reprographie, ni l’exception pédagogique et de recherche dans sa formulation actuelle issue de la loi DADVSI n’offrent de base satisfaisante à ce service essentiel. »

Gageons aussi qu'au sein de BSN 8, le segment de la Bibliothèque Scientifique Numérique chargée de redéfinir la politique de fourniture de documents, la coordination de l'INIST et des BU, les deux acteurs dont la complémentarité voire même la concurrence est la résultante de la séparation historique entre l'Enseignement Supérieur et la Recherche, donnera plus de lisibilité à ces services qui relèvent de l'intérêt général pour ces organismes de Service Public.

Sources :

Battisti Michèle. « Ne pas vendre de photocopies sans autorisation ad hoc » [En ligne]. Paralipomenes, 3 janvier 2014. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://www.paralipomenes.net/archives/10462>

Ertzscheid Olivier. « Lettre à l'Inist » [En ligne]. Affordance.info, ISSN 2260-1856. 1er octobre 2012. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2012/10/lettre-a-linist.html>

Frochot Didier. « L’INIST et le CFC condamnés pour contrefaçon par la Cour de cassation ». [En ligne]. Les Infostratèges, 24 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://www.les-infostrateges.com/actu/13121741/linist-et-le-cfc-condamnes-pour-contrefacon-par-la-cour-de-cassation>

Joste Clémence. « Les chercheurs en colère contre le CNRS » [En ligne]. Archimag.com, 19 octobre 2012. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://www.archimag.com/article/les-chercheurs-en-col%C3%A8re-contre-le-cnrs>

Joste Clémence. « Condamnation de l'Inist : Refdoc ferme ses portes » [En ligne]. Archimag.com, 16 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://www.archimag.com/article/Condamnation-Inist-Refdoc-ferme-ses-portes>

Lebert Marie. « Auteurs en colère [bibliographie] » [En ligne]. Première mise en ligne le 18 octobre 2012,
version du 27 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://marielebert.wordpress.com/2012/10/18/refdoc_biblio/>

Legalis.net. « Vente en ligne de copies d’articles : exclusion de l’exploitation commerciale du champ de la cession légale » [En ligne]. 19 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. Brèves d'actualité. <http://www.legalis.net/spip.php?page=breves-article&id_article=3945>

Moison Pierre. « L'INIST contraint de fermer son service Refdoc »  [En ligne]. ENSSIB, 19 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. Brèves. <http://www.enssib.fr/breves/2013/12/19/linist-contraint-de-fermer-son-service-refdoc>

Oury Antoine. « Refdoc : "Le CNRS ne peut se permettre d'être en dehors du droit »  [En ligne]. ActuaLitte, 26 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. <http://www.actualitte.com/international/refdoc-le-cnrs-ne-peut-se-permettre-d-etre-en-dehors-du-droit-47189.htm>

SavoirsCom1. « La condamnation de RefDoc appelle une réforme en profondeur de l’IST » [En ligne]. 19 décembre 2013. [Consulté le 8 janvier 2014]. Annonce. <http://www.savoirscom1.info/2013/12/19/condamnation-de-linist-et-sil-etait-temps-de-passer-aux-creative-commons/>

Changement des règles du jeu chez Youtube

En ce début d’année 2014, les créateurs de vidéos transformatives postées sur Youtube ne sont peut-être pas aussi optimistes qu’ils ne l’étaient il y a seulement un mois. En effet, la plateforme détenue par Google a décidé de changer la règle du jeu du copyright pour potentiellement réduire à néant le travail de la majorité d’entre eux.

Une vidéo transformative est une création d’un internaute, souvent amateur, utilisant des œuvres (pour la plupart non libres de droits) pour produire un nouveau contenu. Il peut s’agir d’une analyse de film comportant quelques extraits, ou encore, et c’est le public le plus concerné par ce changement de politique, de commentateurs de jeux vidéo. Ces derniers se filment pendant leurs parties, analysent les différents aspects du jeu et créent même des guides d’aide, le tout en utilisant les images et la musique de ceux-ci pour illustrer leurs propos. Certaines de ces vidéos de passionnés atteignent plusieurs milliers de spectateurs et leurs créateurs peuvent en retirer quelques bénéfices grâce à la publicité.

Jusqu’ici, Youtube avait accordé une certaine immunité à ces vidéos, particulièrement si elles étaient postées sur une chaine Youtube spécialisée, qui redistribue les revenus de la publicité à la chaine, aux ayants-droit et à la plateforme. Mais depuis le début de décembre, cette politique a changé, et ces vidéos transformatives sont scrutées, grâce au robot Content ID de Google, qui détermine automatiquement si il y a utilisation de contenus non libres de droits. Des internautes du monde entier qui ont diffusé ce genre de vidéos ont reçu des notifications leur annonçant que leurs travaux n’étaient plus monétisables et que les revenus générés par la publicité iraient désormais aux ayants-droit seulement.

Cette nouvelle approche de Youtube est difficile à saisir. Effectivement, s' il est facile de comprendre pourquoi, en perdant la possibilité de vivre de leur passion ou même de seulement la partager, ces créateurs sont furieux (pétition dans les sources), il est plus difficile de concevoir qui est le gagnant dans cette affaire. Les ayants-droit, comme les éditeurs de jeux vidéos, eux-mêmes se disent déboussolés par cette manœuvre et affirment soutenir les « youtubers » qui leurs apportent une publicité gratuite. Plusieurs théories émergent pour l’expliquer, Google aurait-il peur de ces chaînes d’amateurs qui deviennent chaque jour plus grandes, réunissant plus de monde ? La machine Google voudrait-elle favoriser le contenu officiel sur le contenu amateur ? Dans ce cas, le principe même de la plateforme, «Broadcast Yourself », serait remis en cause.

Sources :

MAUREL, Lionel (Calimaq), "Peut-on échapper à la « télévisionnisation » de YouTube ?", Publié le , S.I.Lex. < http://scinfolex.com/2013/12/23/peut-on-echapper-a-la-televisionnisation-de-youtube/[En ligne] [Consulté le 08/01/2014]

TASSI Paul, "YouTube Unleashes Strange Storm Of Copyright Claims On Video Game Content Producers", Publié le 11 décembre 2013 , Forbes. <http://www.forbes.com/sites/insertcoin/2013/12/11/youtube-unleashes-strange-storm-of-copyright-claims-on-video-game-content-producers/> [En ligne] [Consulté le 08/01/2014]

Pétition "Touche pas à ma chaîne !" Youtube : Révisez votre politique sur les ayant-droits, Publié le 10 décembre 2013 <https://secure.avaaz.org/fr/petition/Salar_Kamangar_PDG_de_Youtube_Revisez_votre_politique_sur_les_ayantsdroits/?wyUaYcb> [En ligne] [Consulté le 08/01/2014]

Zone numérique.com, "Les Youtubeurs ne percevront plus d’argent sans détenir de droits commerciaux" Publié le 12 décembre 2013, <http://www.zone-numerique.com/les-youtubeurs-ne-percevront-plus-dargent-sans-detenir-de-droits-commerciaux.html> [En ligne] [Consulté le 08/01/2014]

lundi 6 janvier 2014

ROAD - Un (nouvel) annuaire de ressources scientifiques en libre accès

Fin 2013, le centre international de l'ISSN a annoncé le lancement de la version béta de "ROAD" - Directory of Open Access Scholarly Ressources - annuaire de ressources scientifiques en libre accès, à destination des étudiants et des chercheurs.
Développé avec le soutien du secteur communication et information de l'UNESCO, ce service s'inscrit dans un double mouvement de promotion du libre accès, revendiqué entre autre par l'UNESCO, et de valorisation au sein des communautés scientifiques et universitaires des possibilités offertes par l'ISSN pour compiler des informations d'origines diverses.
ROAD - dont les fonctionnalités seront étendues au cours de l'année 2014 - offre un accès gratuit à un sous-ensemble du registre ISSN (1,7 millions de références) d'environ 7000 notices décrivant des ressources en Open Access : journaux, séries de monographies, actes de conférences, archives ouvertes, etc.

Contrairement à DOAJ (Directory of Open Access Journals) dont la couverture ne porte que sur les publications à comité de lecture, revue par les pairs ou autres formes de contrôle qualité, le processus d'attribution des ISSN ne permet pas d'évaluation du contenu des publications.
Une des volontés affichées de ROAD est de fournir "un point d'accès unique à différents types de ressources scientifiques publiées dans le monde".
Objectif ambitieux.

Sources ;
Directory of Open Access Journals [En ligne] [Consulté le 6 janvier 2014]
http://www.doaj.org/about

ISSN International Centre. Launch of ROAD, the Directory of Open Access scholarly Resources [en ligne] 16 December 2013 [Consulté le 6 janvier 2014]
http://road.issn.org/en/contenu/launch-road-directory-open-access-scholarly-resources

UNESCO. Libre accès à l'information. [en ligne] [Consulté le 6 janvier 2014]
http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/access-to-knowledge/open-access-to-scientific-information