mardi 9 décembre 2014

Altmetrics. Pour une mesure de l’impact social des résultats scientifiques

Depuis le milieu du XXe siècle, l’évaluation de l’impact de la recherche scientifique repose sur des techniques de mesure quantitative, fondées sur le nombre de citations de publications. Ces indicateurs bibliométriques, strictement académiques, se voient désormais complétés par des méthodes prenant en compte l’impact social des résultats de la recherche, les altmetrics.

Une mesure complémentaire
L’usage omniprésent d’internet par les chercheurs a généré l’émergence, en 2010, des « altmetrics » ou mesures alternatives d’impact (1). Ceux-ci mesurent le nombre de partages sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Linkedin, etc.), de sauvegardes (Mendeley, Delicious, CiteULike, CrossRef) (2), de téléchargements et de conversations mentionnant un article ou un auteur.
Par l’évaluation qu’ils font de la diffusion des résultats scientifiques hors des milieux académiques – ou impact 2.0 de la recherche –, les altmetrics constituent davantage une mesure complémentaire aux indicateurs bibliométriques classiques que leur réelle alternative.

Un outil utilisé par les grands éditeurs scientifiques
A l’image des partenaires de la première conférence internationale sur les altmetrics (3), qui s’est tenue à Londres en septembre dernier, les grands acteurs internationaux de l’édition scientifique (Springer, Elsevier, Wiley, PLoS, Thomson Reuters, BioMed Central, etc.) ont opté pour cette mesure de l’impact social des résultats de la recherche. S’il n’existe pas, à ce jour, de corrélation entre popularité et nombre de citations scientifiques, une plus grande visibilité sociale pourrait néanmoins conduire, à terme, à un plus grand nombre de citations académiques d’un article (4).

Un indicateur de la portée sociale de la recherche ?
Un certain nombre de critiques ont déjà formulées à l’encontre des altmetrics (instabilité des sources ; manipulation ; évaluation de la popularité, positive ou négative ; mesure valable pour les articles récents, etc. (5)). Sans prétendre évaluer la qualité d’un article scientifique – laquelle ne peut, selon les chercheurs, qu’être effectuée par les pairs (6) –, les altmetrics peuvent néanmoins permettre d’identifier les sujets suscitant l’intérêt des décideurs, des médias et du grand public.
C’est peut-être tout l’intérêt de ce nouvel indicateur, y compris pour le chercheur : pointer, à un moment donné, vers les articles les plus pertinents du point de vue de la société.



[1] Altmetrics : a manifesto, publié le 26 octobre 2010 (consulté le 9 décembre 2014)

[2] Définition - Altmetrics, par ETS, Université du Québec (consulté le 9 décembre 2014)

[3] First Altmetrics Conference, 25-26 novembre 2014 (consulté le 9 décembre 2014)

[4] From Attention to Citation : What are Altmetrics and how do they work ?, par Xianwen Wang, publié le 28 octobre 2014 (consulté le 9 décembre 2014)

[5] Les mesures d'impact alternatives: mise en contexte, par l’Association des bibliothèques de recherche du Canada, publié le 9 décembre 2013 (consulté le 9 décembre 2014) et Article Wikipédia « Atlmetrics » (consulté le 9 décembre 2014)


[6] Altmetrics may be able to help in evaluating societal reach, but research significance must be peer reviewed, par Kim Holmberg, publié le 9 juillet 2014 (consulté le 9 décembre 2014)

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