lundi 18 décembre 2017

Vers un nouvel avenir des métiers de l'archivistique ? Le records manager.

Sur son blog Transarchivistique, Marie-Anne Chabin [1] publiait le 11 décembre dernier un billet questionnant l'avenir de l'archivage.

"L’archivage est ce geste managérial qui conduit à mettre en sécurité les documents ou données qui engagent dans la durée, avec une règle de vie qui pilote leur qualité, leur stockage, leur pérennisation, leur accès et leur destruction un jour, au mieux des intérêts de tous" [2].
Marie-Anne Chabin souligne le fait que l'archivage reste un geste fort et rappelle les cinq exigences incluses dans la règle de vie d'une archive :

  • la qualité
  • le stockage
  • la pérennisation
  • l'accès
  • la destruction

Au-delà du domaine archivistique, c'est la question de l'archivage managérial, "records management" en anglais, qui est au cœur du sujet d'étude de l'auteur. Rappelons que l'archivage managérial répond à la question suivante : "comment faire en sorte que les documents qui engagent la responsabilité de l’entreprise soient identifiés, bien conservés, sécurisés et accessibles selon leur nature, pendant le temps nécessaire, tout cela au meilleur coût ?"[3].
Dans son billet, Marie-Anne Chabin alerte sur la déresponsabilisation et parfois une tendance à l'irresponsabilité de certaines entreprises concernant les questions d'archivage. Leur gouvernance de l'information ne pourra désormais plus se cacher derrière le fait qu'il vaut mieux un placard bien rempli. Le règlement général européen sur la protection des données personnelles (RGPD) devrait bousculer les habitudes. Le non-archivage et l'oubli d'élaborer des règles archivistiques (création, conservation et destruction) pour les données et certains documents contenant des données à caractère personnel pourront avoir un impact certain sur l'activité de l'entreprise puisque RGPD prévoit de fortes sanctions financières.

"L'archivage a-t-il de l'avenir ?", voici le titre du billet de Marie-Anne Chabin. Nous complétons ici sa réponse avec une offre d'emploi du Conseil départemental de Seine et Marne à la recherche de deux records managers se déclinant ainsi :
"Au sein du ser­vice pro­jets et appli­ca­tions métiers du social, le res­pon­sa­ble archi­vage ou « records mana­ger » assure la res­pon­sa­bi­lité de la maî­trise du cycle de vie des docu­ments et des pro­ces­sus docu­men­tai­res de la DGAS. Il défi­nit et met en œuvre en lien avec les archi­ves dépar­te­men­ta­les la stra­té­gie et les pro­cé­du­res per­met­tant à l’orga­nisme de disposer à tout instant du docu­ment ou de la donnée dont il a besoin pour conduire ses acti­vi­tés et se pro­té­ger des ris­ques juri­di­ques (exi­gen­ces léga­les et régle­men­tai­res, conten­tieux...), et de détruire des docu­ments et don­nées confor­mé­ment à la loi. Le ges­tion­naire archi­vage garan­tit la pro­tec­tion des docu­ments et des don­nées en fonc­tion des exi­gen­ces liées aux ris­ques et au pro­ces­sus qua­lité. Il par­ti­cipe également à la réus­site des pro­jets de déma­té­ria­li­sa­tion des dos­siers du social. Il est l’inter­face avec la Direction des Archives Départementales" [4].
Soulignons que l'inclusion de de la spécification suivante "se pro­té­ger des ris­ques juri­di­ques (exi­gen­ces léga­les et régle­men­tai­res, conten­tieux...), et de détruire des docu­ments et don­nées confor­mé­ment à la loi" semble faire particulièrement écho au rapprochement du délai de mise en conformité des entreprises en vue de l'application de la RGPD le 25 mai 2018 [5].

Il sera intéressant d'étudier dans quelques mois la proportion de ce type d'offre d'emploi. En 2015, une enquête sur l'insertion professionnelle des anciens diplômés en archivistique avait déjà mis en avant la part grandissante du profil du records manager en entreprise [6].



Notes et références

[1] Marie-Anne Chabin enseigne l’archivage managérial (records management) aux étudiants du master GSI (gestion stratégique de l’information) à l'Université Paris 8, UFR MITSIC, Département Sciences de l’information de documentation.

[2] CHABIN. Marie-Anne. L'archivage a-t-il de l'avenir ?. In Transarchivistique [en ligne]. Publié le 11 décembre 2017 [consulté le 18 décembre 2017] <http://transarchivistique.fr/larchivage-a-t-il-de-lavenir/>

[3] CAZENEUVE, R., CHABIN Marie-Anne. L'archivage managérial. Les Référentiels du CR2PA (Club des Responsables de Politiques et Projets d'Archivage), Novembre 2012. Disponible en ligne : [consulté le 18 décembre 2017] <http://blog.cr2pa.fr/wp-content/uploads/2013/03/CR2PA_Referentiel-Archivage-managerial.pdf>

[4] Site de l'Association des Archivistes de France. Catégorie : Emploi. Le Conseil départemental de Seine et Marne recrute : deux Records Manager (h/f). Publié le 13 novembre 2017, [en ligne, consulté le 18/12/2017] <http://www.archivistes.org/Le-Conseil-departemental-de-Seine-et-Marne-3311>

[5] FROCHOT, Didier. RGPD : 6% des acteurs en France aujourd'hui conformes. In site Les infostratèges.com. [En ligne], publié le 24 novembre 2017 [consulté le 18 décembre 2018] <http://www.les-infostrateges.com/actu/17112469/rgpd-6-des-acteurs-en-france-aujourdhui-conformes>

[6] AAF, Cofem, Collectif A8. Enquête sur l'insertion professionnelle des archivistes : synthèse et analyse des réponses. 2015. Disponible en ligne : [consulté le 18 décembre 2018] <http://www.archivistes.org/IMG/pdf/collectifaaf_enquete_insertion_pro_synthese_finale_20160908.pdf>

lundi 11 décembre 2017

L'intelligence artificielle est un outil

Un certain nombre de mythes et de peurs émaillent le parcours de l'intelligence artificielle depuis sa naissance dans les années 1950. Ces mythes ont nourri et continuent à nourrir récits et films de science-fiction en tout genre. Comme l'a démontré Olivier Ezratty, consultant en nouvelles technologies, dans un billet intitulé "Douze mythes de l'intelligence artificielle" (1), les idées reçues sont nombreuses dans ce domaine, et les discours volontiers alarmistes. 

Il y a cependant un véritable contraste entre ces discours et les applications concrètes de l'intelligence artificielle, en particulier en entreprise. Fred Cavazza, lui aussi consultant en nouvelles technologies, a montré dans son billet "l'intelligence artificielle est un outil informatique comme un autre"(2) l'apport de ces briques technologiques en tant qu'outils pour le marketing: ils permettent d'améliorer la capacité de traitement et les performances des actions marketing grâce à l'analyse de grands volumes de données avec des algorithmes auto-apprenants. Ceci permet entre autres de faire de la création de micro-segments, de la personnalisation de bannières, de la génération de contenus, de prévoir un pilotage des campagnes, de faire de l'analyse prédictive...

Comme le rappelle Fred Cavazza, les premiers résultats sont probants, mais demandent un certain nombre de pré-requis, les solutions à base d'intelligence artificielle étant particulièrement complexes à mettre en oeuvre. En effet, les algorithmes sont puissants mais nécessitent de gros volumes de données qui ne sont pas toujours disponibles, les solutions nécessitent un paramétrage particulier, donc un accompagnement non seulement du fournisseur mais également des équipes, les solutions sont difficiles à comparer entre elles, notamment face au discours des éditeurs...L'intelligence artificielle n'est selon l'auteur qu'une ressource informatique comme une autre, au même titre qu'une base de données par exemple. 

Elle n'est qu'un outil, sophistiqué certes, et qui permet surtout d'accroître les performances de l'entreprise, mais qui en aucun cas ne remplacera les marketeurs ou publicitaires. C'est en substance le même discours que tenait Olivier Ezratty dans son billet "Peut-on benchmarker l'intelligence artificielle?"(3), dans lequel il montrait que l'efficacité d'une solution d'intelligence artificielle, quel que soit le domaine d'action de l'entreprise, dépendait de la quantité et de la qualité des données que l'on place dans le moteur de machine learning. Selon lui le succès de l'adaptation d'une solution à base d'intelligence artificielle passait par l'élaboration d'un projet spécifique et par l'accompagnement spécialisé. 

Les applications actuelles de l'intelligence artificielle en entreprise permettent donc d'obtenir des résultats intéressants, qui n'auraient probablement pas été possibles avec des solutions "classiques" pour accroître les performances d'une entreprise, mais leur implantation est complexe et nécessite un grand nombre de données.


(1) EZRATTY, Olivier. Douze mythes de l'intelligence artificielle. Blog "Opinions libres", 29 septembre 2017. http://www.oezratty.net/wordpress/2017/douze-mythes-intelligence-artificielle/
[consulté le 11 décembre 2017]

(2) CAVAZZA, Fred. L'intelligence artificielle est un outil comme un autre. Blog "FredCavazza.net", 20 novembre 2017. https://fredcavazza.net/2017/11/20/lintelligence-artificielle-est-un-outil-informatique-comme-un-autre/
[consulté le 11 décembre 2017]
  
(3) EZRATTY, Olivier. Peut-on benchmarker l'intelligence artificielle? Blog "Opinions libres", 12 mai 2017. http://www.oezratty.net/wordpress/2017/peut-on-benchmarker-ia/
[consulté le 11 décembre 2017]



Featured Snippets: les extraits optimisés de Google

Depuis plusieurs mois, on a vu apparaître sur la page de résultats de Google les "Featured Snippets", traduit en français par "extraits optimisés" ou "extraits mis en avant".
Voici la définition donnée par le site definition-marketing.com (1) :

"Un featured snippet est un mode de présentation de résultat utilisé par Google et qui consiste à présenter dans un cadre spécifique une partie ou la totalité de la réponse correspondant à la requête de l’internaute au dessus des résultats organiques traditionnels. Lorsqu’un site figure en featured snippet on parle généralement de rang ou position zéro."

Ce développement récent dénote l’évolution de Google d’un moteur de recherche vers un moteur de réponses.

Les éléments que l’on rencontre le plus souvent dans les Featured Snippets sont les suivants : (2)

- un extrait de contenu pouvant se présenter sous différentes formes

- un titre extrait de la page remontant en position zéro

- l'URL de la page concernée

- une image issue du même site ou d'une autre source

L'intérêt de ces FS est évidemment une meilleure visibilité avec un impact important sur le trafic d’un site web. (3)

Dernière extension en date, Google vient d’ajouter plus d’images et de recherches connexes à l’intérieur des FS dans une volonté accrue d’apporter de nouveaux éléments de réponses directes à l’utilisateur. (4) (5)

Il apparaît donc important que les professionnels s'adaptent rapidement à cette évolution afin d’optimiser leur visibilité sur la toile. (6)

Sources :

(1) Site definition-marketing.com | https://www.definitions-marketing.com/definition/featured-snippet/ [Consulté le 11 décembre 2017]

(2) Doucet Raphaël | Recherche et Référencement | Featured Snippets ce que l’on sait… | Publié en juillet/août 2017 | http://portaildoc-intd.cnam.fr/GED_SUW/193344691152/featured-snippets.pdf [Consulté le 11 décembre 2017]

(3) Yonnet Philippe | Recherche et Référencement | Lettre mensuelle n°179 | Les FS : une nouvelle opportunité pour créer plus de trafic ? | p. 4-17 | Publié en mars 2016 | http://portaildoc-intd.cnam.fr/GED_SUW/192893591007/RR_mars_2016-no179.pdf [Consulté le 11 décembre 2017]

(4) Nguessan Noël | Arobasnet.com | Quand Google améliore le Search pour favoriser la découverte de contenu | Publié le 6 décembre 2017 | http://www.arobasenet.com/2017/12/google-search-ameliore-recherche-4325.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+arobasenet1+%28Arobasenet1%29&utm_content=Netvibes [Consulté le 11 décembre 2017]

(5) Andrieu Olivier | Abondance.com | Google ajoute plus d’images et de liens connexes aux Featured Snippets | Publié le 6 décembre 2017 | https://www.abondance.com/actualites/20171206-18703-google-ajoute-plus-dimages-de-liens-connexes-aux-featured-snippets.html [Consulté le 11 décembre 2017]

(6) Andrieu Olivier | Abondance.com | Attention les Featured Snippets arrivent sur Google France et ça pourrait bien changer la donne SEO ! | Publié le 13 avril 2016 | https://www.abondance.com/actualites/20160413-16444-attention-les-featured-snippets-arrivent-sur-google-france-et-ca-pourrait-bien-changer-la-donne-seo-2.html [Consulté le 11 décembre 2017]

lundi 4 décembre 2017

Blockchain : le bitcoin annonce-t-il la fin de la fraude à la carte bancaire ?

Pourquoi le bitcoin affole et séduit les marchés financiers ? En parallèle, les banques traditionnelles sont en train de contre-attaquer. N'y verraient-elles pas un signe annonciateur de la disparition de la monnaie fiduciaire ? Quelle technologie régit cette nouvelle monnaie ?

Une technologie nommée BLOCKCHAIN

Celle-ci utilise un protocole très sécurisé. Il se base sur le cryptage des données. En voici une définition [1] : « La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. »

Utilisation de la blockchain

Cette technologie s’utilise, essentiellement, de trois façons [2] : transferts d’actifs (monnaie, titres, actions), une meilleure traçabilité (des actifs et produits), exécuter automatiquement des contrats dits smart contracts.  Un modèle d’architecture technique pourrait se schématiser comme suit :


Figure-1 : Infographie issue du livre blanc [6] Comprendre la blockchain

D’autres applications de la blockchain

Grâce à la blockchain, un client [2] peut souscrire, par exemple, à une assurance conçue sous forme d'un smart contract. Dans le cas d'une assurance pour se couvrir contre un retard d'avion, ce contrat dit intelligent déclenchera un remboursement automatique une fois le retard constaté. Une autre utilisation de la blockchain est la création de la monnaie virtuelle : le bitcoin, monnaie dont les cours s'envolent actuellement.

Le bitcoin : opportunité ou menace pour les banques ?

A ce sujet, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, présent ce vendredi 01/12/2017 au Forum financier franco-chinois, a clairement attaqué [3] le bitcoin : « C’est un actif spéculatif. […] ceux qui investissent en bitcoin le font totalement à leurs risques et périls. » Les mêmes craintes ont été émises [4] par Jordan Belfort, ancien courtier américain. Il est à la base du personnage du film Le loup de Wall Street de Martin Scorsese. Ce risque viendrait aussi [5] du manque de réglementation du marché, d'après le SEC (U.S. Securities and Exchange Commission), l’organe de Régulation des Marchés Financiers Américains.

Blockchain : opportunité pour les fournisseurs de solutions logicielles !

Des marchés de biens et de services sont nés et se développent. Des poids lourds se sont intéressés à cette technologie : Microsoft, Oracle. Côté banque : UBS et IBM lancent une plateforme de trading financier : Batavia. Progrès technologique ou salade spéculative ?

Perspectives

Pour revenir à l'actualité qui a motivé ce présent billet de veille (à savoir : l'envolée des cours du BITCOIN), certains voient, dans cette monnaie virtuelle, une solution robuste contre la fraude à la carte bancaire. A méditer...

Si vous souhaitez suivre l'actualité du BITCOIN et de la BLOCKCHAIN
Actualités décembre 2017 et courant 2018

 

SOURCES

1 : Article « Qu’est-ce que la blockchain ? » sur le site de « Blockchain France » ; consulté le 04/12/2017 ; date de publication non communiquée ; URL : Définition de la Blockchain

2 : Journal Du Net (JDN) ; article : « Blockchain : définition et application de la techno derrière le bitcoin » ; consulté le 04/12/2017 ; mise à jour du 13/11/2017 ; URL : Bitcoin et Blockchain

3 : Site Web Europe1 ; article « La Banque de France alerte sur le caractère spéculatif du bitcoin » ; consulté le 04/12/2017 ; publié le 01/12/2017 ; URL : Bitcoin et spéculation

4 : Site Web Europe1 ; article « Pour le vrai "loup de Wall Street", lever des fonds en bitcoins est une vraie "arnaque" » ; consulté le 04/12/2017 ; publié le 24/10/2017 ; URL : Bitcoin, une arnaque selon le Loup de Wall Street

5 : Site Web Europe1 ; article « Le gendarme financier américain refuse un projet d'indice basé sur le bitcoin » ; consulté le 04/12/2017 ; publié le 13/03/2017 ; URL : Gendarme américain et Bitcoin

6 : Comprendre la Blockchain ; consulté le 04/12/2017 ; URL : Blockchain : Le livre blanc


POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN SUR L'ASPECT TECHNOLOGIQUE

a : Site Web Microsoft ; article « Développez, testez et déployez des applications de type « blockchain » ; consulté le 04/12/2017 ; URL : Solution Blockchain chez Microsoft

b : Site Web Oracle ; article « Oracle Blockchain Cloud Service » ; consulté le 04/12/2017 ; URL : Solution Blockchain chez Oracle

c : Site Web IBM ; article “IBM, banking partners to advance new trade finance platform Batavia for global trade via air, land, sea” ; consulté le 04/12/2017 ; URL : IBM et sa plateforme Batavia



La neutralité du net, une question pas si neutre...

Réseau de réseaux, l'Internet a pour vocation de s'adresser à tous et d'être accessible par tous : c'est la "neutralité du Net". Ce principe de non-discrimination garantit que les fournisseurs d'accès à Internet ne limitent pas les communications de leurs utilisateurs, que ce soit en termes de contenus, de débit ou de destination, mais demeurent de simples transmetteurs d'information, afin que tous les utilisateurs puissent accéder au même réseau dans son entier, quelles que soient leurs ressources financières, leur pouvoir politique/économique ou leur origine géographique. 
Certains acteurs du monde du web considèrent que les droits d'auteur, d'une part, et le fait que l'Internet est dominé par un petit nombre de conglomérats cumulant la production et la diffusion de l'information, d'autre part, menacent cette neutralité du net [1][2]. En France, depuis la loi pour une République numérique du 10 octobre 2016, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) veille notamment à ce que cette neutralité soit respectée. Elle a d'ailleurs lancé, en 2017, un espace permettant aux internautes de signaler d'éventuels manquements [3]. 
Ce n'est toutefois pas le cas dans tous les pays du monde : les cas de la Chine ou de la Corée du Nord sont bien évidemment emblématiques en la matière. Mais certains pays pourtant démocratiques n'ont pas inscrit ce principe dans leur législation et l'idée y fait même l'objet de débats : par exemple en Suisse [4] !
La menace la plus importante à l'heure actuelle vient cependant des Etats-Unis, pays des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Dès son arrivée au pouvoir, Donald Trump avait en effet annoncé son intention de revenir sur le principe de neutralité du net adopté par son prédécesseur, faisant réagir associations et personnalités des médias pour le défendre [5]. Peine perdue : la Federal Communications Commission (FCC) a présenté, le 22 novembre, un projet d'abolition du principe de non-discrimination d'accès à Internet [6]. Ce projet aura automatiquement valeur de loi le 21 décembre, sauf si des députés s'en saisissent et que le Congrès vote son annulation [7]. Les associations et lobbies du net se mobilisent donc pour attirer l'attention de leurs élus et une manifestation est même prévue à Washington le 7 décembre [8]. 
Qu'en sera-t-il en France ? L'exemple états-unien fera-t-il école ? Si la décision du gouvernement Trump fait bien entendu le bonheur des grands fournisseurs d'accès à Internet et des GAFA, la réglementation européenne devrait normalement protéger les pays de l'Union européenne d'une telle évolution. Certains s'inquiètent néanmoins de l'influence normative que peut avoir un tel acteur sur la scène internationale [9]. 
L'Internet étant par définition mondial, nos voisins suisses, quant à eux, s'inquiètent de l'influence que ces changements aux Etats-Unis pourraient avoir pour tous [10].


Sources :

(1) "La neutralité du net", La Quadrature du net [en ligne] [consulté le 4 décembre 2017] <https://www.laquadrature.net/fr/neutralite_du_Net> 
(2) Réseau RITIMO, "Renforcer l'information indépendante et citoyenne dans le monde", Réseau associatif Ritimo [en ligne] 20 octobre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <https://www.ritimo.org/Renforcer-l-information-independante-et-citoyenne-en-France-et-dans-le-monde-1>
(3) "La neutralité de l'Internet", ARCEP [en ligne] 16 octobre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <https://www.arcep.fr/?id=9887>
(4) SCHWAAB Jean-Christophe, "Défendons la neutralité du net" [en ligne]. 12 juillet 2017 [consulté le 4 décembre 2017]. <http://www.schwaab.ch/archives/2017/07/12/defendons-la-neutralite-du-net-netneutrality/#more-2447>
(5) MANIERE Pierre, "Etats-Unis : bras de fer pour préserver la neutralité du net", La Tribune. [en ligne] 9 mai 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <https://www.latribune.fr/technos-medias/etats-unis-bras-de-fer-pour-preserver-la-neutralite-du-net-708644.html>
(6) GUITTON Amaëlle, "Les Etats-Unis vers l'Internet à deux vitesses", Libération [en ligne]. 22 novembre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <http://www.liberation.fr/planete/2017/11/22/les-etats-unis-vers-l-internet-a-deux-vitesses_1611829>
(7) Le Monde, "Aux Etats-Unis, les défenseurs de la neutralité du net se tournent vers le Congrès", Le Monde [en ligne]. 23 novembre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/11/23/aux-etats-unis-les-defenseurs-de-la-neutralite-du-net-se-tournent-vers-le-congres_5219285_4408996.html>
(8) LEDIT Guillaume, "Aux Etats-Unis, RIP Neutralité du net ?", Usbek & Rica [en ligne]. 23 novembre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <https://usbeketrica.com/article/etats-unis-fin-neutralite-du-net>
(9) LAUSSON Julien, "A quoi ressemblerait le web en France sans neutralité du net ?", Numerama [en ligne]. 12 juillet 2017, mis à jour le 22 novembre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <http://www.numerama.com/politique/275618-a-quoi-ressemblerait-le-web-en-france-sans-neutralite-du-net.html>
(10) GAUTSCHI Heidi et WADE Michael, "Washington annonce le démantèlement des règles relatives à la neutralité du net. Une menace ?", 24 Heures[en ligne]. 4 décembre 2017 [consulté le 4 décembre 2017] <https://www.24heures.ch/economie/sort-internet-dependil-etatsunis/story/16455145>